La 1re place et un échevinat pour Istace
Éducateur spécialisé la semaine, gardien de but le week-end, rappeur à ses heures perdues, Axel Istace s’est offert une nouvelle casquette ce week-end: échevin à Bertrix.
Publié le 16-10-2018 à 06h00
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«Je crois que ça faisait bien deux ans que je n'avais pas chialé». Pas de doute, Axel Istace vient de vivre un week-end riche en émotions. Samedi soir, le portier de Givry a pleinement participé au sixième succès consécutif de son équipe, face à Huy, délivrant même l'assist à Baillet sur le but d'ouverture.
Et le lendemain, nouvelle victoire, aux élections communales cette fois. Modeste n° 11 sur la liste «Action» emmenée par Mathieu Rossignol, le Bertrigeois a décroché le troisième meilleur score individuel de son équipe, avec 846 voix de préférence. Et un troisième score sur une liste qui décroche la majorité absolue, ça n'offre rien de moins qu'un échevinat! «Je n'y croyais pas une seconde, dit-il. À 23 ans, pour ma première campagne, j'avais l'ambition d'être élu conseiller communal. Je ne pensais jamais faire le troisième score de la liste. Ma première pensée a été pour mon papa, qui doit être fier de moi de là-haut. Il avait lui aussi décroché un poste d'échevin en 2012, avant de nous quitter quelques mois plus tard.»
Fabian Istace, fidèle supporteur de l'Entente Bertrigeoise, avait hérité du Sport dans ses attributions. Une compétence que le fiston se verrait bien reprendre à son tour. «Parce que je baigne dans le milieu du foot depuis tout petit, rappelle celui qui a fait toutes ses classes à Bertrix avant de rejoindre Givry, cet été. Mais nous devons évidemment encore nous réunir, avec mes camarades d'Action, pour voir comment on se partage les différentes matières. Est-ce que je sens monter la pression? Je vous avoue que j'ai encore du mal à réaliser, là. Même si j'ai toujours suivi l'actualité communale, je pars un peu dans l'inconnu. Je n'ai assisté au conseil communal qu'une seule fois dans ma vie. Mais notez que la surprise est encore plus grande pour ma colistière Cécile Barras, qui est un an plus jeune que moi. Elle, elle ne se voyait même pas conseillère. Elle pensait faire 200 voix à tout casser. Finalement, elle en récolte 722 et la voilà échevine, elle aussi!»
Vous l'avez compris, l'engagement d'Axel Istace en politique est relativement frais. «Mathieu Rossignol et Michel Hardy sont venus me trouver voilà deux ans, dit-il. J'ai longuement réfléchi, avant d'accepter de relever le défi en janvier dernier. On ne se lance pas dans une telle aventure tête baissée. La campagne, c'est une chose, mais derrière, il faut pouvoir assumer. Ce que je ferai. J'ai signé un CDD à l'athénée royal Neufchâteau-Bertrix lundi dernier. J'ai un temps plein jusqu'en juin 2019, mais je vais voir avec la direction s'il est possible de passer à mi-temps à partir de janvier. Je veux m'investir dans ma nouvelle mission à 200%.»
Éric Picart devra-t-il se passer des services de son gardien à l'entraînement, les soirs de conseil communal? «Il est clair que si je dois choisir entre un entraînement et un conseil, j'accorderai la priorité à la politique, dit-il. Un poste d'échevin ne se prend pas à la légère. Encore moins quand on est novice. J'apprendrai sur le tas. Avec des gens expérimentés comme Mathieu (Rossignol) ou Michel (Hardy) autour de moi, je serai à bonne école.»
La tranche… ou le pain entier?
Et comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, Axel Istace a également vu son équipe s'emparer du leadership de la D3 amateurs ce week-end. Et pour cause, Warnant s'est pris les pieds dans le tapis à Sprimont, tandis que Stockay a été tenu en échec à Onhaye. Là aussi, on peut parler d'une énorme surprise. «Qui aurait cru cela, il y a deux mois? demande le portier des Canaris. Nous nous rendrons à Stockay pour le gain de la première tranche, dimanche. Mais quand on gagne sept des huit premiers matches, je vous avoue qu'on commence à regarder un peu plus loin qu'une simple tranche.» Autrement dit, ce Givry-là, qui n'a concédé que quatre buts en huit matches, commence à lorgner le pain entier.
En attendant, les joueurs givrytois ne doivent plus appeler Axel Istace «Monsieur le bourgmestre», comme ils l’ont fait en guise de boutade pendant toute la campagne. Désormais, ce sera «Monsieur l’échevin», mais plus pour rire.