Un « patchwork » solidaire pour Yoko
Un atelier patchworkde Ruette (Virton) est venu en aide à Yoko, dont le magasin de quilts a été victime du tsunami japonais, il y a un an.
Publié le 13-03-2012 à 07h00
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Dimanche dernier, un an après la catastrophe de Fukushima, 2 m³ de tissus s’envolaient de Paris à destination de Tokyo. Précisément 50 quilts (patchworks) et 135 couvertures crochetées en laine. Le résultat d’une opération de solidarité initiée en février 2011 à Ruette, dans l’atelier patchwork de Marylène Loes-Heintz en faveur de Yoko, une amie quilteuse japonaise.
« Eu un temps le tsunami a dévasté son tout nouveau magasin-atelier dans lequel elle avait investi ses dernières économies. » L'action de Marylène a très vite pris des dimensions européennes avant de se clôturer un an jour pour jour après la catastrophe.
La solidarité des quilteuses bloggeuses
« J'ai été à deux doigts de me retrouver en plein tsunami »: en janvier 2011, Marylène embarque à Tokyo. Elle vient de passer une quinzaine de jours chez Masako, une amie et collègue quilteuse de Tokyo qui est déjà venu donner un stage dans son atelier ruettois.
Durant son séjour, elle a retrouvé Yoko, qui a ouvert son atelier-magasin à Ichinomaki quelques semaines avant, en décembre. Ancienne élève de Masako, elle l’a accompagnée à Ruette. Si par bonheur, la maison retirée à 3km de la côte, a résisté au tsunami, l’intérieur a été complètement dévasté. Ce qui n’est pas le cas pour ses parents, ses amis.
« Sans parents, sans amis, sans clients, elle s'est retrouvée dans le plus total dénuement ». Aussi, Marylène et « les filles de l'atelier » ruettois décident de lui envoyer des messages de soutien par petits patchwork interposés. « Nous pensions en réaliser 200. Nous en avons reçu 7 000 ! »Les blogs des quilteuses ont tellement bien fonctionné que des carrés quiltés sont parvenus de Belgique, du Grand-Duché, de toute la France, d'Allemagne, d'Italie, d'Espagne. Et même d'Israël et de New-York.
Ruette, Paris, Tokyo
D’autre part, Claise Casali, une amie parisienne, lançait une opération crochet et récoltait pas moins de 9 000 petits carrés. De quoi réaliser 135 couvertures s’ajoutant au 50 quilts de soutien cousus dans l’atelier ruettois.
Mieux encore: la démarche ayant été relatée dans un journal parisien, Marylène la Gaumaise, Claire la Parisienne et Yoko la Japonaise ont été invitées au grand salon parisien « Aiguille en fête », avec les honneurs de toute la presse et le moyen de financer l'envoi des quilts et couvertures à Yoko. « Et même d'envoyer près de 2000 € à Yoko. De quoi lui permettre d'acheter une ou deux machines à coudre. » Un geste devrait mettre du baume au cœur d'une Yoko qui chaque matin se lève tôt pour travailler à Tokyo et ouvrir l'après-midi son magasin vide devenu un lieu de rencontre pour les sinistrés.
Quant à Masako, qui continue à donner des nouvelles de Yoko, elle reviendra animer un stage à Ruette en septembre prochain.¦