Pépiniériste de père en fils
Chez Pirothon à Harre, la passion se transmet de père en fils. Bertrand et Martin assurent la relève. Ils constituent la quatrième génération
Publié le 30-07-2009 à 10h00
La passion qui a touché la famille Pirothon ne semble pas près de s'étioler. Avec Bertrand (dix-neuf ans) et Martin (dix-sept ans), c'est même une quatrième génération de pépiniéristes qui est en train de prendre son envol.
« En fait, chez nous, les pépinières constituent notre travail principal, mais en tant qu'entreprise forestière, nous assurons aussi la préparation des terrains et la plantation en elle-même », précise Yves, le papa, pas peu fier de voir ses deux fils se préparer à prendre le relais.
Bertrand, l'aîné, entend toutefois d'abord décrocher son diplôme d'ingénieur forestier à Gembloux. « Parce que dans ce métier, il faut aussi avoir une formation optimale », assure-t-il. Martin, le cadet, fréquente, pour sa part, l'institut provincial d'enseignement agronomique de La Reid.
Pour Bertrand et Yves, il ne saurait d'ailleurs être question de choisir un autre métier. « Parce qu'on baigne dedans depuis toujours », glisse le dernier.
« Ah oui, mais je peux toutefois vous garantir que je ne les ai pas forcés dans leur orientation. C'est vraiment leur choix », observe le paternel.
« Comme lui, nous adorons la forêt, mais tout ce qui touche la terre en général. En fait, ce qui est superbe dans ce métier, c'est que l'on travaille toujours avec les saisons », poursuit l'aîné.
Il manque du nordmann
Le sapin de Noël constitue ainsi l'une des activités majeures de cette entreprise familiale. « Oui, et c'est même un secteur qui est toujours en expansion ces derniers temps. Prenez par exemple le sapin de Nordmann, très en vogue depuis quelques années. Et bien, malgré cela, pour cet exercice en tout cas, il n'y en aura pas assez pour satisfaire la clientèle. Même si le nordmann reste beaucoup plus cher qu'un épicéa », explique encore Bertrand Pirothon.
Dans les plantations de résineux aussi, nos spécialistes expliquent qu'un changement important s'est produit au cours des dernières années : le douglas est en train de se développer. « À côté de l'épicéa, il est en train d'occuper une place de plus en plus importante. » Et Yves Pirothon d'enchaîner : « Pendant tout un temps, on a aussi connu un gros engouement pour les feuillus. Ce n'est plus nécessairement le cas actuellement. » Comme la plupart des entreprises forestières, la famille Pirothon recourt à plusieurs reprises durant l'année à des sous-traitants, voire à des travailleurs saisonniers.
« Surtout à deux périodes, celles du repiquage et de l'arrachage des plants ; il faut compter un bon mois pour l'arrachage des sapins de Noël et près de deux mois et demi pour les plantations printanières », note encore l'aîné des fistons.
« Je sais que plusieurs entreprises comme la nôtre se plaignent. Ce n'est pas toujours évident d'avoir du monde en suffisance pour les gros coups, mais chez nous, jusqu'à présent, cela ne pose pas problème », conclut-il.
Sans doute parce qu'au fil des ans, de génération en génération, les pépiniéristes d'Al Masse, le lieu-dit de leur entreprise, se sont tissés bien des liens d'amitié. Et dans ce métier aussi, l'amitié et le respect des contrats surtout constituent la meilleure des marques de fabrique.