Ils ont braqué le Courthéoux de Forrières
Pour se payer leur héroïne , ils ont braqué le Courthéoux de Forrières, agressant la commerçante. Ils ont été pris peu après.
Publié le 13-06-2008 à 10h00
Ces deux frères-là, de Rochefort, policiers et tribunaux ne les connaissent que trop bien.
Dimitri et Benjamin Herman, ados, trempaient déjà dans les stups.
L'aîné, 24 ans, a accumulé 91 mois de prison; le cadet, 21 ans, a écopé de ses 30 premiers mois de prison avec sursis en 2005, dès son premier passage en correctionnelle, à 17 ans, après dessaisissement du tribunal de la jeunesse.
Plus six mois pour un autre dossier de violence.
Et c'est leur consommation de drogue qui constitue encore une fois le terreau de l'affaire.
Le mardi 19 février dernier, ils ont braqué le Courthéoux de Forrières pour s'acheter des billes d'héroïne.
Benjamin est resté au volant. Dimitri est entré dans le magasin, une fausse arme à la main, le visage caché par une écharpe.
La commerçante a d'abord cru à une blague de jeune, puis a compris mais a réagi gaillardement: «Si t'es un homme, tire», lui lance-t-elle.
Elle lui coince la main en refermant le tiroir-caisse dessus et lui arrache l'écharpe du visage. Elle prend un coup à la main, son gilet est déchiré dans l'empoignade, et ses lunettes tombent à terre et se brisent.
Elle réussit même à récupérer 20 € arrachés de la main du braqueur. Butin: 180€.
Un peu après, la voiture est repérée par des policiers, à la Porte Basse à Marche, qui reconnaissent les deux jeunes. L'auto fait mine de s'arrêter puis part en trombe.
Un policier se jette de côté, une voiture est endommagée. Ils sont alpagués un peu après.
Le bracelet n'empêche rien
Un troisième larron est poursuivi pour avoir, avec les deux frangins, mis le feu à la boîte aux lettres de la maison de justice marchoise.
Une idée géniale: comme Dimitri n'avait pas ses papiers de libération conditionnelle en ordre, ils ont eu cette idée pour s'en servir ensuite, afin de déplorer leur destruction dans l'incendie... C'était la veille du braquage.
Lors du braquage, Dimitri était sous bracelet électronique, et il explique qu'il a fait une rechute, qu'il était en manque d'héroïne. «Ça sert à quoi, le bracelet, si ça permet d'aller commettre des faits!», se fâche la présidente Marie-Pierre Drisket.
Eux parlent de hasard, mais les plaques de voitures volées préalablement sur un véhicule à la gare de Marloie indiquent la préméditation.
En récidive, affublés de rapports psychiatriques défavorables, le parquet réclame au moins 5 ans contre Dimitri, au moins un an et demi contre Benjamin.
Leurs avocats croient dans la rédemption des deux jeunes et espèrent des peines de travail, éventuellement à effectuer en prison.
27juin, prononcé du jugement.E. Lk.