Denis Lourdelet, le maire surprise
Les nouveaux élus optent pour l'ouverture en désignant le 3 e adjoint issu de l'opposition. Le PS a la gueule de bois.
Publié le 22-04-2008 à 10h00
Majoritaire depuis 1928, la gauche a perdu la mairie de Carignan (France) lors du dernier scrutin. Nous avons rencontré le nouveau maire, M.Denis Lourdelet en compagnie de son premier adjoint Jean-Luc Fromentin.
M.Denis Lourdelet, la rumeur laissait courir que vous ne prendriez pas la place.
J'ai été élu au premier tour et notre liste ne pensait pas du tout que nous serions majoritaires. Ce n'était pas envisagé. Seulement après le second tour, la donne n'était plus la même. Mon score ne m'autorisait pas à refuser ce poste, c'était alors trahir mon électorat. On a même dit que j'étais inéligible. Pour cela, il faut avoir un contrat de délégation de service publique. Or, ce n'est pas le cas. C'était de la calomnie.
Vous n'avez jamais fait de politique. N'avez-vous aucune crainte?
Je suis parti sur une liste apolitique. Ce qui m'intéresse, ce sont les intérêts de la commune et puis mon avis est le suivant: «C'est pas la politique, c'est l'être humain que je pointe dans ma nouvelle fonction.»
La commune ne souffre-t-elle pas sur le plan financier?
La cour des comptes est venue et il y a eu aussi des perquisitions. Aujourd'hui, à la suite du rapport du percepteur, la mairie est redevenue comme les autres.
Quel avenir pour les trois anciens élus qui avaient été mis en examen par la Justice?
Tant que le procès n'a pas lieu, ils sont en présomption d'innocence. Prochainement, il y aura un procès qui pourrait risquer de déboucher sur un non-lieu. Ce serait dommage.
Jusqu'aux dernières élections, le portrait de Mitterrandtrônait dans la salle du conseil. Il a disparu. C'est vous?
La salle du conseil affichait encore la photo du président Mitterrand jusqu'au jour du scrutin. Le jour du premier conseil, les villageois étaient étonnés de découvrir Sarkozy en lieu et place de Mitterrand. Quant au bureau du maire, c'est moi personnellement qui ai retiré le cadre. C'était quand même gros, quand on sait que Mitterrand n'était pas le prédécesseur de l'actuel président. Les élus de l'actuelle minorité sont manipulés par la cellule de Carignan.
Quel est votre objectif dans un premier temps?
Nous n'avons pas de programme, mais des idées. Nous devons tout reconstruire et faire renaître Carignan de «ses cendres». Nous voulons l'ouverture. Pour preuve le troisième adjoint issu de l'autre liste et aussi des délégués à d'autres postes, tels que le Sivom de Carignan/Blagny et la communauté des communes où la minorité a un siège.P.S.