Un jardin sur le toit de l’unité des soins palliatifs du CHC de Visé
”On voulait créer un nouveau lieu de vie pour ces personnes qui s’y accrochent”.
Publié le 26-05-2023 à 22h37
Jeudi soir, le CHC de Hermalle inaugurait son nouveau toit panoramique dans l’unité de soins palliatifs. Un véritable bol d’air pour des patients en fin de vie, souvent confinés entre quatre murs, dans une chambre d’hôpital. Ce projet de jardin suspendu de 500 m² a vu le jour lors d’une réunion informelle, il y a 10 ans. À l’époque, le groupe hospitalier souhaitait doubler son offre et passer de six à douze lits. Cependant, sans l’autorisation du gouvernement fédéral, le groupe a dû se résigner à abandonner le projet.
”Comme on n’a pas de lit, si on faisait un jardin ? Tout est parti de cette idée”, s’amuse Claudio Abiuso, directeur des activités extra-hospitalières. Ce chantier, estimé à 300 000 euros, aura finalement coûté 480 000 euros. Au total, 67 entreprises, privés et associations ont financé ce projet. Un arbre sculpté a été imaginé pour remercier ces généreux donateurs, représenté chacun par une feuille.

Chaque année, le service des soins palliatifs accueille entre 100 et 120 patients. 90 % d’entre eux y terminent leurs jours. Un parcours de fin de vie que l’hôpital a voulu “humaniser davantage” en créant cet espace vert.
Déshospitaliser le service
”Il arrive souvent que les patients se sentent confinés dans leur chambre, que nos lieux soient vus comme morbides”, avoue Ferdinand Herman, médecin en chef des soins palliatifs. “Avec ce jardin, nous voulons éveiller les sens des patients, leur faire sentir le vent, les rayons du soleil, rendre leur fin de vie la plus humaine possible”, ajoute le médecin.
Un parcours hospitalier difficile pour les patients, mais aussi pour leur famille, seule face à la douleur de leurs proches. “Cet espace en plein air est une bouffée d’oxygène ouverte tous les jours, à toute heure”, précise Claudio Abiuso. “Les œuvres d’art, les bancs, la vue panoramique et la possibilité de sortir les lits d’hôpitaux pour les patients qui ne sont plus capables de les quitter, tout ça crée un lieu de vie pour des personnes qui s’y accrochent”, ajoute-t-il.
”Soigner, ce n’est pas uniquement donner des antidouleurs”, insiste le docteur Herman. “Pouvoir faire sortir un patient, même alité, on ne se rend pas compte du bienfait que ça lui procure. Si on parvient, avec ce toit, à faire retrouver aux patients et aux familles un peu de sérénité dans ces moments très difficiles, on aura rempli notre objectif”, conclut-il.