À la ferme d’élevage de coccinelles, 4 millions de larves par an!

À Visé, en région liégeoise, Adavalue produit des coccinelles par millions. Leur rôle: lutter contre la prolifération de pucerons tout en évitant les pesticides. À visiter ce week-end.

Benjamin Hermann

Dans cette ferme de Visé, près de Liège et à deux pas de Maastricht, pas de bovins, ni d’ovins, ni d’ailleurs de gallinacés. On y croise plutôt des coccinellidés par milliers. Des «adalia bipunctata», pour être précis, à savoir des bêtes à bon dieu qui se caractérisent par la présence de deux taches noires et surtout, par une voracité sans faille lorsqu’il s’agit d’ingurgiter des pucerons.

C’est bel et bien une ferme d’élevage de coccinelles qui s’est développée dans cette entité de la Basse-Meuse, sous l’impulsion de deux hommes qui travaillent initialement dans le secteur du graphisme: Éric Detaille et Pascal Duchesne.

L’un des objectifs de cette entreprise consiste à sensibiliser le public au rôle des coccinelles dans la nature et, plus globalement, à l’importance du respect de la nature. Les deux co-gérants ont développé eux-mêmes une série d’outils pédagogiques à destination des jeunes: documentation, kits d’élevage, jeu de société, etc.

Son rôle: dévorer les pucerons indésirables

Mais c’est aussi vers la production de larves et de coccinelles que la ferme Adavalue s’est orientée. Quelque quatre millions de larves y sont produites annuellement et sont vendues à des professionnels du jardin ou à des particuliers. En ce qui concerne les coccinelles adultes, 400 000 s’y développent par an, dont une moitié sert à la reproduction et l’autre s’en va chez les professionnels et particuliers.

Son rôle consiste à manger des pucerons, jusqu’à 150 par jour par larve lorsque l’opportunité se présente! «Il faut savoir qu’une coccinelle se nourrit exclusivement de pucerons», précise Pascal Duchesne. L’objectif d’Adavalue, c’est d’éviter à tout prix les pesticides, dont on connaît les méfaits écologiques.

L’adalia bipunctata, une coccinelle originaire de nos contrées

À la ferme d’élevage de coccinelles, 4 millions de larves par an!

«On sent quand même que les gens, professionnels ou privés, sont de plus en plus sensibles au tort que les pesticides peuvent causer à l’écologie», ajoute le co-gérant. Les larves d’adalia bipunctata apparaissent dès lors comme une solution idéale. «Il faut savoir que c’est une coccinelle européenne, indigène. Elle se trouve naturellement dans nos régions. L’idée, c’est aussi de la replacer à sa juste place par rapport aux coccinelles asiatiques qui nous ont un peu envahis…»

Le principe de base est assez simple: la personne qui commande des larves de coccinelles les reçoit par courrier postal. Elle peut ensuite les poser sur les végétaux qui sont touchés par les pucerons et elles effectueront le boulot. «Lorsque nous envoyons des coccinelles adultes, c’est pour des serres. Mais pour la plupart du temps, nous livrons des larves, qui sont très actives au début. Elles passent par trois mues avant de se transformer en nymphes», indique encore Pascal Duchesne.

Des coccinelles qui se reproduisent «intelligemment»

Pourrait-on craindre une invasion «anormale» de coccinelles à deux points, à force d’en poser dans nos jardins? «Pas du tout», répond d’emblée Pascal Duchesne. «Elle se trouve naturellement dans nos régions. Et surtout, elle se reproduit en fonction de la nourriture disponible. S’il y a peu de pucerons, elles se reproduiront très peu et vice-versa. Donc l’équilibre reste maintenu.»

Un autre bienfait survient indirectement. Les pucerons sécrètent en effet du miellat, une substance qui attire les fourmis. Se débarrasser des pucerons, en d’autres termes, revient à attirer moins de fourmis également.

En plus des coccinelles, qu’elle produit elle-même, la société Adavalue livre toute une série de conseils et solutions naturelles pour lutter contre les indésirables du jardin, comme ces vers microscopiques qui s’attaquent aux limaces ou encore les pièges à phéromones qui permettent de protéger les arbres fruitiers.

À visiter gratuitement ce week-end

Dans le cadre de la semaine sans pesticides, la ferme d'élevage de coccinelles de Visé permet au grand public de lui rendre visite ces samedi 29 et dimanche 30 mars, de 10h30 à 18h. Les visiteurs pourront accéder à la zone de production pour y voir les différentes étapes, depuis les chambres de «nourriture» où se trouvent des milliers de pucerons jusqu'à l'apparition des coccinelles adultes.

Une bonne quinzaine d'exposants présenteront aussi leurs produits locaux, bio, ou des solutions naturelles pour le travail du jardin.

Les informations pratiques se trouvent sur le site www.adaliasquare.com.

Localisation: rue de Maastricht 100 – 4600 Visé

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