Travaux: le calvaire de Marie à Seraing
Retard sur le chantier, travaux mal réalisés, manque de respect : à Seraing, Marie est tombée sur un entrepreneur très peu scrupuleux.
Publié le 23-05-2022 à 09h12 - Mis à jour le 23-05-2022 à 10h38
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Depuis février, Marie enchaîne les galères avec son entrepreneur. Il lui avait promis que tout serait fini pour son emménagement début avril. Aujourd’hui, c’est toujours le cauchemar.
Fin 2021, Marie achète une maison d’environ 70 m2à Seraing, grâce à un prêt social. Il faut tout refaire. Après avoir arraché le revêtement de la façade, dénudé les murs jusqu’à la brique, cassé les cloisons nécessaires et évacué les déchets avec l’aide de son père, elle décide de faire appel à une entreprise de rénovation pour prendre en charge le chantier. Mais tout ne se passe pas comme prévu.
« J’ai trouvé cet entrepreneur sur Internet. Quand il est venu sur le chantier, avec sa fille, il avait plein de bonnes idées. De prime abord, il était super-chouette, j’avais un très bon feeling. Il me dit qu’il a une équipe de huit personnes, spécialisées pour chaque poste. On fait appel à deux autres entrepreneurs pour les châssis et la façade. Le prix, 48000 euros au total, me convenait, j’ai décidé de foncer », confie Marie, 37 ans.
Travaux bâclés
"Dès le départ, il m’a dit que tout serait fait en un mois , explique-t-elle. J’en compte deux pour avoir une marge de sécurité et je donne mon renon où je loue." Très vite, elle se rend compte que l’appartement ne sera pas fini à temps. Avec ses chats et un gros chien, pas le choix, elle emménage dans sa maison en chantier, le 10 avril. Pendant quinze jours, elle vit sans point d’eau et se lave à la bouteille. "Je dormais sur mon matelas, sous une bâche pour me protéger de la poussière."
Très vite, elle s’aperçoit que les travaux sont aussi très mal réalisés. Entre un plafonnage raté, des murs tordus, des carrelages mal placés, un bac de douche qui déborde, une plomberie qui coule, un parquet et un évier totalement rayés et un boiler cabossé… elle commence à rager. « Avec la hausse des prix des matériaux, il m’a aussi dit que le carrelage prévu dans le devis ne l’était plus. J’ai dû me débrouiller et trouver un lot de carrelages à donner sur MarketPlace. »
Agressivité
Le ton de l’entrepreneur, « aimable au début » , devient très vite irrespectueux et agressif. « Il a commencé à prendre son aise, à faire des blagues déplacées… Il a carrément essayé de m’embrasser. » En parlant avec ses ouvriers, souvent seuls sur le chantier, elle réalise que tous ne sont pas qualifiés. « Ils sont très sympas, mais certains n’ont jamais planté un clou de leur vie. »
À bout, le ton monte. « Je ne crie jamais, mais là… Tous les jours, il y avait un nouveau truc. » Selon ses recherches, cet entrepreneur multiplie les chantiers défectueux. « J’ai appris que quatre autres de ses clients ont arrêté de travailler avec lui en plein chantier. »
Elle? Elle lui a versé 80% de l’acompte… Une belle erreur, elle le sait. "On lui avait volé son matériel dans sa camionnette. J’ai pris le risque de lui avancer le second acompte, le temps qu’il récupère de l’assurance, pour que les travaux avancent chez moi. J’apprends ensuite qu’il est parti en vacances la semaine suivante…"
Elle a fait appel à l’experte du crédit social et à un service juridique. Mais ses choix sont bien minces, dit-elle.
Prise au piège dans cette situation infernale, Marie est totalement épuisée.