Balle dans la tête d’une fillette: «Plusieurs règles pas respectées par le propriétaire de l’arme»
La détention d’armes à domicile est particulièrement réglementée en Belgique, selon le vice-président d’une association de tir sportif eu égard au drame survenu à Seraing, où un enfant de cinq ans a tiré sur sa sœur.
Publié le 04-04-2022 à 14h37 - Mis à jour le 05-04-2022 à 15h20
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La détention d’armes à feu à domicile est particulièrement réglementée en Belgique en fonction du nombre d’armes qu’on possède, selon le vice-président du club de tir sportif de Battice (EBSA), Gérard Albert.
« Les conditions de détention sont multiples, mais la première phrase qui apparaît dans cette loi, c’est que les enfants ne peuvent en aucun cas avoir accès aux armes à feu », souligne Gérard Albert. « Ensuite, vient l’ensemble des prescriptions et directives qui vont aller crescendo en fonction du nombre d’armes détenues chez soi. Les armes ne peuvent en aucun cas être stockées au même endroit que les munitions, elles doivent se trouver dans des armoires fermées, avec une résistance à l’effraction qui doit augmenter en fonction du nombre d’armes. Une règle de base, c’est aussi qu’aucune arme ne peut être chargée à domicile. » Et « pendant le transport, les armes à feu doivent être non chargées et placées dans un coffret fermé à clé ou équipées d’un verrou de pontet ou d’un dispositif de sécurité équivalent », précise le SPF Justice.
La petite Mélissa, deux ans et demi, lutte toujours actuellement contre la mort ce lundi au sein du CHR de la Citadelle, à Liège, après avoir été victime d’un dramatique accident survenu vendredi dans l’entité communale de Seraing, en province de Liège.
Les parents de Mélissa et de son grand frère de cinq ans se trouvaient chez un couple d’amis lorsqu’ils ont entendu un coup de feu. Ils ont ensuite découvert la petite fille de deux ans et demi ensanglantée. Grièvement blessée à la tête, après avoir reçu une balle, la fillette a été admise au CHR de la Citadelle, à Liège, où ses jours étaient toujours considérés comme étant en danger ce lundi.
Selon les premières constatations, le petit s’est retrouvé avec une arme en main, détenue légalement par son propriétaire qui est tireur sportif, avant de tirer et de toucher accidentellement sa petite sœur à la tête. L’arme (un pistolet de fabrication tchèque, un CZ38) était, semble-t-il, rangée dans une boîte fermée à clef, comme le prévoit la loi.
L’arme utilisée par l’enfant est-elle restée chargée par négligence ou par oubli? Seule l’enquête le déterminera.
« Il y a manifestement plusieurs règles qui n’ont pas été respectées dans le cas qui nous occupe », estime Gérard Albert, par ailleurs formateur de parcours de tir & instructeur. « Le détenteur d’une arme doit d’ailleurs signer un document légal (modèle 12) par lequel il s’engage à respecter toute cette série de sécurités...Il faut à chaque fois vérifier que ces règles sont respectées. Le contrôle de son arme est bien rappelé dans la loi belge. »
Selon Gérard Albert, l’incident survenu à Seraing « dépend d’une négligence individuelle ». « L’arme utilisée par l’enfant est-elle restée chargée par négligence ou par oubli? Seule l’enquête le déterminera. »