Domenico tué par un policier à Oupeye : “Nous n’avons rien à ce stade qui contredit la légitime défense”
“L’enquête devra tout clarifier. Mais le quad peut déjà être considéré comme une arme”, explique Anthony Turra (CSC Police).
- Publié le 20-08-2023 à 18h27
- Mis à jour le 21-08-2023 à 18h07
Domenico est mort suite à une intervention policière. D’un côté, on parle d’un jeune qui refuse d’obtempérer et qui renverse un policier avec son quad. De l’autre, on parle de tirs précipités vers l’auteur. Domenico est mort d’une balle dans la tête. L’enquête devra clarifier les choses.
On n’en sait guère plus et, pourtant, émeutes, il y a eu, sur fond de police bashing et de slogans genre “police assassin” ou encore “justice pour Naël et pour Domenico”.
Domenico tué d'une balle dans la tête alors qu’il roulait sur un policier avec son quad à Oupeye: voici ce que l'on saitLe TEC condamne les violences envers son personnel lors des manifestations violentes à Oupeye“C’est une situation difficile et compliquée pour tout le monde, tant pour la famille que pour les policiers”, réagit Anthony Turra, secrétaire permanent CSC Police. “L’enquête déterminera les responsabilités. Mais, d’ores et déjà, il me semble qu’on profite de la situation pour faire exploser une colère ou une haine qui étaient déjà latentes. L’amalgame avec le cas de Naël n’est pas non plus justifié. Dans le cas français, les deux policiers étaient en position latérale par rapport au véhicule et l’un d’eux pointait une arme sur le conducteur finalement tué.”

Et dans le cas de Domenico ? “Encore une fois, il y a enquête. Mais rien, à ce stade, sur base de ce que nous savons, ne nous permet de remettre en cause la légitime défense. On a un conducteur qui refuse d’obtempérer, qui fonce sur un policier, le percute et le traîne sur plusieurs mètres. La légitime défense, cela vaut pour soi-même mais aussi pour autrui. Ici, le quad peut être considéré comme une arme. En une fraction de seconde, le collègue policier décide de tirer.”
La légitime défense pourrait être mise à mal s’il s’avérait au final qu’un laps de temps jugé trop long a séparé le choc puis le tir ? “Même pas nécessairement. Le quad étant ici considéré comme une arme, le policier, voyant le conducteur prendre la fuite à vive allure, peut avoir apprécié que celui-ci continuait à constituer un danger pour autrui.”
“En tout cas, les deux policiers sont rentrés chez eux archi-choqués, encore plus l’auteur du tir”, témoigne Eddy Quaino. Le permanent CGSP rappelle que lors du décès du policier Thomas Montjoie, en novembre à Schaerbeek suite à une attaque au couteau, des réunions avaient eu lieu avec le premier ministre, le ministre de la Justice et la ministre de l’intérieur pour les alerter d’un fléau devenu sociétal : les violences contre les policiers.