Les images impressionnantes du début du démantèlement du site de Chertal: "Éviter ainsi de consommer des terres agricoles ou des espaces verts" (vidéo)
À Liège, au milieu de la Meuse, le Chertal, ancien site sidérurgique, va être démantelé pour accueillir de nouvelles entreprises dans quelques années.
Publié le 09-03-2022 à 15h42
Sur le site de Chertal, à Oupeye, les pelleteuses sont mises en action ce mercredi pour que l’ancien espace sidérurgique de 180 ha, à l’arrêt depuis 2011, soit d’abord nettoyé de ses 300 bâtiments. Cette première phase, dont le prix est estimé à 30 millions d’euros, devrait durer quatre ans. Il faudra ensuite nettoyer le site en sous-sol avant de déterminer un nouveau projet pour celui-ci.
Depuis une dizaine d’années, le site était arrêté et laissé à l’abandon.
Le site de Chertal est le plus grand site jamais détruit en Belgique. "Ce site a accueilli une aciérie traditionnelle et un train à large bande, un laminoir, précise Sabine Huc, responsable communication chez SDC, qui se charge du chantier. Ce sont les deux principales activités qui avaient lieu ici. Depuis une dizaine d’années, le site était arrêté et laissé à l’abandon."

Reconvertir par an 100 hectares d’anciennes zones industrielles par an
C’est le ministre Borsus qui a donné ce mercredi les premiers coups de pelleteuse pour donner le coup d’envoi de cet important chantier. "Ces travaux font partie de l’ensemble de l’opération de reconversion des anciens sites industriels d’ArcelorMittal Belgium en région liégeoise, ajoute le ministre de l’Économie et de l’Aménagement du Territoire. Et cela fait partie d’un plan plus global au niveau régional puisque nous avons l’ambition de reconvertir par an 100 hectares d’anciennes zones industrielles, aujourd’hui désaffectées, à l’échelle de la Wallonie. D’autres chantiers sont déjà prévus à Charleroi, La Louvière ou à Feluy notamment."
Sur le site de Chertal, les travaux sont prévus pour quatre ans et entre 40 et 60 personnes seront présentes sur le site au quotidien pour démonter les 300 bâtiments. "Il y aura trois phases, reprend Sabine Huc. La première sera le désamiantage. Un inventaire a été constitué par ICPE. Celui-ci répertorie vraiment les endroits où il y a potentiellement de l’amiante. Elle va être enlevée et les déchets présents à l’intérieur des bâtiments vont être nettoyés. Puis on s’organisera pour faire la phase d’effondrement des bâtiments."

On s’attaquera ensuite à l’aciérie où les structures sont plus lourdes et donc les travaux à réaliser plus conséquents. Là, ça prendre un peu plus de temps.
Le début du chantier est prévu sur la partie du côté du train à large bande. "Il y un a pour une année de travail environ, précise Alessandro Macieri. On s’attaquera ensuite à l’aciérie où les structures sont plus lourdes et donc les travaux à réaliser plus conséquents. Là, ça prendre un peu plus de temps."
Spécificité de ce chantier, le site liégeois est bordé sur l’un de ses côtés par de nombreuses habitations. "Il y a en effet de nombreux riverains, confirme le chef de projet. Et les vents dominants vont dans cette direction. On doit donc faire attention au niveau de l’empoussièrement. Le but n’est pas d’envoyer des poussières dans le jardin des voisins."

On doit donc faire attention au niveau de l’empoussièrement. Le but n’est pas d’envoyer des poussières dans le jardin des voisins.
Les déchets enlevés sur le site vont évidemment être recyclés. "L’acier repart chez Arcelor, détaille Alessandro Macieri. Certains métaux non ferreux seront valorisés à l’extérieur et pour le reste des déchets, bois ou plastique notamment, nous essayons de valoriser ça vers les différentes filières."
La phase actuelle ne prévoit que la destruction que des bâtiments hors sol, le traitement des sols et sous-sols interviendra dans un second temps, dans quatre ans donc.

Une fois le site complètement nettoyé de son passé, il est prévu de donner à celui-ci une seconde vie. "Évidemment avant de pouvoir réorganiser ici d’autres activités, une série d’opérations doit être menée en parallèle, souligne le ministre Borsus. Et notamment la négociation avec ArcelorMittal, de manière à pouvoir transférer la propriété du site et finaliser les études et ensuite mener les opérations de dépollution des sols."
On veut en effet éviter ainsi de consommer des terres agricoles ou des espaces verts. On veut ainsi préserver notre territoire.
Quoi qu’il arrive, à moyen terme, ce sont de nouvelles entreprises qui viendront prendre leur quartier sur ce bout de terre au milieu de la Meuse. "On veut en effet éviter ainsi de consommer des terres agricoles ou des espaces verts, termine Willy Borsus. On veut ainsi préserver notre territoire. Le but est d’accueillir ici de l’industrie, mais de l’industrie du futur, liée à la transition énergétique, à l’économie circulaire, à des investissements environnementaux, d’autant plus que ce site est idéalement situé et il recèle pas mal d’atouts."



