Un livre sur la vie en couleurs du peintre Waxweiler
L’auteur liégeois José Brouwers publie un livre qui retrace le parcours atypique et haut en couleur de l’artiste neupréen Philippe Waxweiler.
Publié le 02-10-2021 à 06h00
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«On a écrit mes mémoires avant queje la perde.» C'est par ces mots ironiques que le peintre neupréen Philippe Waxweiler contextualise la sortie du livre Philippe Waxweiler: une vie en couleur joyeusement contée qui retrace son parcours sur près de 50 ans de peinture. Cet ouvrage, ce n'est pas son idée mais celle d'un ami de longue date, le comédien et metteur en scène liégeois José Brouwers. Il est déjà l'auteur de nombreuses monographies d'artistes: Louis Leloup, Emmanuel Koch, Patrick Dheur… «Il est venu me trouver un jour en proposant d'écrire sur mon parcours. Il a une très belle plume, il me connaît bien, il était présent à toutes mes expos. Je me suis dit pourquoi pas: se raconter avant qu'il ne soit trop tard, laisser une trace…» Pendant six mois, une fois par semaine, José Brouwers et l'artiste se sont vus. «Et il était temps car ma mémoire me joue des tours. Avant chaque entretien, je réactivais mes souvenirs…» Cultivé, fantasque, talentueux surtout, Philippe Waxweiler est un artiste aux multiples facettes dont la voie était loin d'être toute tracée. «J'ai vécu 15 ans en Afrique et puis, ne sachant que trop faire, je me suis inscrit en art décoratif à Saint-Luc pendant six ans. Je ne connaissais rien à l'art ni à la peinture…»
Des peintures «spaghetti»
L'homme s'est donc «fait» tout seul. Il travaille comme créateur dans des agences de publicité à Bruxelles avant d'être engagé aux Cristalleries du Val Saint-Lambert à Liège avec deux casquettes: chargé de relations publiques et inventeur de modèles. Il travaillera ensuite dans les assurances. S'il a été un peu initié à la peinture durant sa jeunesse, ce n'est qu'à 30 ans qu'il prend véritablement le pinceau. Sur le tard donc… Mais avec détermination et «malgré les critiques pas toujours tendres au début». Sa première exposition se déroule en 1972 dans les locaux d'un théâtre de Liège. La première d'une longue série. «Je n'ai fait de la peinture que pour embellir ma vie», confie-t-il.
Parti de l'abstraction, l'artiste s'est trouvé un style et s'est fait un nom avec sa peinture «spaghetti». «Inspiré par le bricolage d'un de mes enfants, j'ai commencé à coller dans mes tableaux des pâtes de toutes formes puis d'autres objets inattendus. J'ai intégré aussi du son dans mes tableaux.» Les prémisses du récup'art… Il s'est ensuite tourné vers le réalisme, avec des références aux thèmes d'actualité et des portraits surréalistes de Proust, Picasso, Wagner, Brialy, Monroe, Schmitt, Nothomb… Sa patte: un pinceau coloré, du second degré, de l'ironie et de l'humour. Le peintre a exposé partout en Belgique et à l'étranger, a fait l'objet de deux rétrospectives et a réalisé de très nombreux tableaux sur commande. Il s'illustre aussi comme scénographe pour le théâtre. « Depuis 22 ans, je réalise les décors pour le théâtre Arlequin à Liège, à raison d'un par an.» À 77 ans, après près de 50 ans de peinture, Philippe Waxweiler est toujours aussi assidu et passionné. «Je peins encore tous les jours… Mon dernier tableau est une rencontre entre Georges Simenon et Jean Cocteau qui ont entretenu une correspondance. J'aimerais encore organiser une exposition, peut-être au château de Neuville-en-Condoz qui se reconvertit pour la culture et l'événementiel.» Le livre est sorti en édition limitée, à 390 exemplaires, commandé via des souscriptions.
philippewaxweiler@skynet.be