Le restaurant Le Chêne Madame, c’est fini
Il y a trois ans, Pauline Maclet reprenait le restaurant «Le Chêne Madame», pour redorer le blason. Aujourd’hui, l’aventure se termine.
Publié le 10-02-2021 à 06h00
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Depuis le début de la crise, le secteur de l'horeca n'est pas épargné et est souvent pointé du doigt comme la victime collatérale de la crise sanitaire. Les chaises et les tables vides n'ont pas autant de conversation que les clients. Et les menus traiteur ne peuvent combler les pertes financières des établissements. Pauline Maclet, gérante du restaurant gastronomique «Le Chêne Madame», à Neupré, en sait quelque chose. «C'est difficile de devoir fermer mais il n'y avait plus d'alternative, confie-t-elle. J'ai fait le bilan avec mon comptable début d'année et il fallait faire un choix.» C'est donc le projet de toute une vie qui vole en éclat. Il y a trois ans, la trentenaire dynamique avait pourtant fait le pari de redorer le blason de l'établissement, autrefois étoilé mais tombé en décrépitude. Un rêve aux allures de cauchemar aujourd'hui. Ces derniers mois, la gérante pleine de vie a essuyé de nombreux revers de médaille. «On ne peut rivaliser avec neuf mois de fermeture sur une année d'exploitation, déplore-t-elle. On est laissés à l'abandon et nous n'avons pas de perspective d'avenir. Il n'y a pas eu de geste assez fort de la part des politiques. Les reports de cotisations, les revenus passerelles, tout ça, ce ne sont pas de vraies solutions sur le long terme. Nous sommes des milliers dans le cas.»
Si les mesures prises n'ont pas aidé Pauline Maclet à tenir son restaurant à flot, les travaux d'égouttage réalisés dans sa rue n'ont fait qu'en remettre une couche. «Ils ont duré 1 an et demi. C'était catastrophique. Certains jours, je ne savais même pas accéder à mon parking et j'ai eu des problèmes avec des clients dont les pneus étaient crevés à cause des débris», ajoute-t-elle. Une tempête de plus à laquelle le restaurant, véritable institution dans la région, n'aura pas su faire face. Nul n'est insubmersible.
Du côté de la Commune, c'est l'incompréhension. «La fermeture du restaurant est une véritable perte pour notre commune et je la regrette. Mais ça ne justifie pas qu'on nous mette en cause, se défend Virginie Defrang-Firket, bourgmestre de Neupré. On a toujours répondu à leurs attentes dans la mesure du possible. C'était un gros chantier et qui a impacté tout le quartier mais c'était un mal nécessaire car il y a, aujourd'hui, une vraie plus-value. Nous avons assuré une déviation et tout a été fait pour faciliter l'accès à l'établissement.»
«Les mesures m’ont dégoûtée de l’horeca»
«Tous ces points négatifs ont eu raison des finances de ma société, de ma combativité ainsi que de ma dévotion pour mon métier et ma passion, regrette la gérante. Les mesures qui ont été prises m'ont véritablement dégoûtée de l'horeca.»
Pauline Maclet va donc devoir repartir de zéro: «Je vais chercher du boulot car je n'ai malheureusement pas droit à grand-chose. Psychologiquement, je dois me reconstruire aussi.» Une fermeture qui laisse un goût de trop peu dans la bouche des habitués, qui se réjouissaient de retrouver le restaurant. Il faudra donc changer les habitudes. À voir, cependant, combien de temps encore le Covid jouera les prolongations.