Vous êtes propriétaire d’un bâtiment ou d’un pré? Louez-le à des mouvements de jeunesse!

Plus de 15.000 jeunes n’ont toujours pas trouvé un endroit pour camper cet été. Pourtant, en province de Liège, des prairies, ce n’est pas ce qui manque.

Lisa Neirynck
 Cette imposante structure en bois avait été spécialement construite pour l’occasion.
Cette imposante structure en bois avait été spécialement construite pour l’occasion. ©ÉdA.J.WO.

Les fédérations de jeunes, comme les guides ou les patros, lancent un appel à l’aide : “Plus de 400 groupes de mouvements de jeunesse cherchent encore un endroit à louer pour organiser leur camp cet été”. Au total, ce sont plus de 15.000 jeunes qui risquent de ne pas partir en camp l’été prochain. Et la province de Liège regorge de prés et de bâtiments qui pourraient servir ce but. D’ailleurs, il est important de noter qu’après la province du Luxembourg, la province de Liège (avec le Namurois) est le deuxième territoire le plus prisé par les scouts. En effet, en 2022, 19 % des camps se sont établis en territoire liégeois.

En 2022, sur 1800 camps, 340 se sont établis en province de Liège.
En 2022, sur 1800 camps, 340 se sont établis en province de Liège. ©Les Scouts ASBL

C’est pourquoi, en collaboration avec l’ASBL Atouts Camps, qui vise à améliorer l’accessibilité financière aux endroits de camps, les différentes fédérations de jeunes font appel aux propriétaires de bâtiments et prairies. L’objectif ? Augmenter drastiquement le nombre d’endroits louables par les groupes pour organiser leur camp.

Depuis le premier cri d’alerte, en février dernier, quelques propriétaires se sont manifestés et des groupes ont pu trouver un endroit pour cet été. “Mais ce n’est pas suffisant”, déplore Laura Pascolo, coordinatrice des projets développement de l’ASBL. “L’énergie et les efforts déployés depuis plusieurs mois par les cinq mouvements de jeunesse francophones et leurs bénévoles sont immenses. Le soutien politique et les subsides dégagés sont d’une grande aide mais l’objectif n’est pas encore atteint”, ajoutent les fédérations.

Quelles solutions ?

Si des solutions de dernier recours existent, comme partager une prairie avec une autre unité ou organiser un camp dans ses propres locaux, la situation est loin d’être idéale”, déclare Coline Wellemans, attachée de presse de l’ASBL “Les Scouts”.

Certains groupes se rabattent également sur les pays limitrophes, comme la France, la Suisse, les Pays-Bas, le Luxembourg, ou encore l’Allemagne, qui proposent des endroits accessibles et sécurisés. “C’est une bonne alternative mais ce n’est pas ce que nous prônons”, indique Laura Pascolo. “L’idéal serait qu’il y ait assez d’endroits en Wallonie pour accueillir tous les groupes. Et je sais qu’il y en a assez, il suffit de savoir les trouver”, conclut-elle.

L’ASBL et les fédérations invitent donc les propriétaires de prairies ou de bâtiments à les proposer à la location pour les mois de juillet et août. Les directions des écoles de la province sont d’ailleurs contactées. “De nombreux bâtiments scolaires seraient propices à l’accueil de groupes mais très peu le proposent”, déplore l’attachée de presse. “Nous faisons tout pour les convaincre de mettre leurs infrastructures, souvent vides durant l’été, à disposition des jeunes”, ajoute-t-elle.

Les groupes locaux eux-mêmes (unités scoutes, patro locaux, unités guides, etc.) se sont mobilisés. Près de 56 groupes ont sollicité un subside proposé par la ministre de la Jeunesse, Valérie Glatigny, pour réaliser les travaux nécessaires à la transformation de leurs locaux en endroits de camps. Nous espérons que plusieurs d’entre eux pourront d’ores et déjà accueillir des camps pour l’été 2023”, se réjouissent les fédérations.

Un label ?

Enfin, Atouts Camps accompagne, aujourd’hui, plusieurs propriétaires afin d’aboutir, à long terme, à la labellisation d’une quarantaine d’endroits de camps supplémentaires. “Le label garantit un lieu sécurisé et accessible financièrement”, signale Laura Pascolo.

De plus, un contrat est signé entre le propriétaire et le groupe, ce qui rassure les deux parties”, ajoute-t-elle. Pour un endroit qui peut accueillir 40 personnes ou plus, le label coûte 270€ pour une durée de 10 ans, soit 27€/an. À savoir que, pour se retrouver sur la plateforme “Votre camp”, qui liste les endroits louables, le propriétaire doit payer 40€/an s’il n’a pas le label.

Une labélisation qui ne convainc pas facilement puisque, sous le label, les propriétaires sont tenus de respecter un tarif aux alentours de 1,5€ par nuitée et par enfant. En effet, “de nombreux propriétaires d’endroits non labellisés abusent de ces tarifs et, avec l’inflation, se permettent de louer leurs endroits à plusieurs milliers d’euros”, déplorent les fédérations. Un obstacle supplémentaire pour les groupes qui cherchent un endroit de camp.

Un calendrier chamboulé

Mais pourquoi une telle pénurie alors que, des prairies et des bâtiments inoccupés l’été, ce n’est pas ce qui manque en région liégeoise ? La faute, “sans nul doute, à la modification du rythme scolaire dans l’enseignement obligatoire francophone”, dénoncent les fédérations.

La majorité des groupes encore en recherche d’un lieu de camp sont les groupes qui ont été forcés de décaler leurs dates habituelles de camp de la première à la deuxième quinzaine de juillet. Les groupes de mouvements de jeunesse rencontrent également des difficultés à partager désormais le matériel, comme les tentes, puisque les groupes partent en camp durant les mêmes périodes.

En province de Liège, 63 endroits de camp sont labellisés. En réalité, il en existe beaucoup plus. Atouts Camps espère, avec cet appel à l’aide, augmenter l’offre et permettre ainsi aux enfants “de vivre ce moment de bonheur tant attendu toute l’année qu’est le camp”.

Vous êtes propriétaire ? Toutes les informations concernant le label sont à retrouver ici. Vous êtes fermier ou agriculteur et vous avez une prairie disponible ? Retrouvez toutes les informations pour louer votre terrain ici.

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