Observatoire de Cointe : une alternative à la vente ?
Cinq associations plaident pour la création d’une Fondation d’utilité publique…
Publié le 07-03-2023 à 13h28
:focal(1766.5x1186:1776.5x1176)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/P56MKTRWVRD5TFP5336KYX3MLM.jpg)
La Faculté d’architecture de l’ULiège, les Amis de l’Université de Liège, la Société astronomique de Liège, la Société libre d’Émulation et l’ASBL Urbagora… telles sont les cinq “associations” unies aujourd’hui derrière un objectif unique : sauver l’Observatoire de Cointe.
Comme on le sait en effet, ce patrimoine exceptionnel de Liège, niché au cœur du parc privé de Cointe, est aujourd’hui en passe d’être revendu. Après avoir été occupé durant plus d’un siècle par l’Institut d’Astrophysique et de Géophysique de l’Université de Liège, l’Observatoire de Cointe fut désaffecté en 2002. Et si sa préservation avait été largement plébiscitée par les Liégeois (une pétition a recueilli plus de 30.000 signatures en 2020), le ministre Adrien Dolimont avait décidé de revenir sur la promesse de son prédécesseur, en lançant une procédure de vente qui pourrait se conclure en mai de cette année… prix de vente fixé à 950.000 euros.
Aujourd’hui toutefois, les “forces vives liégeoises” semblent s’insurger à nouveau contre cette vente et ce qui pourrait être un triste épilogue : une transformation en logement privé. Comme l’indiquent en effet les porteurs du projet, dont François Schreuer, coordinateur d’Urbagora et conseiller communal Vega, “il s’agit d’un patrimoine important à préserver”, dont l’intérêt patrimonial et scientifique “est désormais largement reconnu”.
Face à la volonté de la Région de vendre le bâtiment et “au risque de voir une promotion immobilière privatiser définitivement le lieu”, un groupe d’acteurs liégeois s’est donc constitué afin de proposer une alternative permettant le maintien du lieu dans le giron public… L’idée, c’est de créer une Fondation d’utilité publique qui serait placée sous le parrainage de la Ville et de l’Université, “afin de reprendre le bâtiment et d’y développer une activité respectueuse de l’histoire et de l’esprit des lieux”.
Le programme se diviserait en deux volets : un lieu de rencontre entre arts et sciences d’une part et un espace dédié à l’accueil de classes scientifiques d’autre part, permettant d’héberger des groupes scolaires dans de bonnes conditions.
10 à 13 millions
Pour ce faire, il faut un budget bien sûr et c’est la raison pour laquelle les associations plaident pour que la Région accepte de confier le bien à la Fondation, “idéalement en le cédant pour l’eurosymbolique” ; contre l’engagement d’y développer un programme d’intérêt public. Budget estimé pour le tout : 10 à 13 millions d’euros, à financer par des subsides (patrimoine classé), une levée de fonds citoyenne ou encore un autofinancement…
À noter que le projet évoqué semble déjà avoir de solides soutiens puisqu’au-delà de l’engagement des associations précitées, un groupe de douze personnes a été rassemblé “afin de lui donner de la substance”. Citons parmi elles Christine Defraigne, première échevine, Edit Bertholet, directrice générale de Point Culture, Hervé Caps, directeur de la Maison de la Science, Yaël Nazé, astrophysicienne ou encore Pierre Hallot, doyen de la faculté d’Architecture de l’ULiège et Bernard Rentier, recteur honoraire de l’ULiège et président des Amis de l’ULiège.