Liège : Il insulte le policier de “sale renoi” !
Le suspect qui était en train d’être interpellé montrait du doigt l’inspecteur en l’insultant de “traitre”
Publié le 22-02-2023 à 10h27
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Abdelkarim, un trentenaire, originaire de Saint-Nicolas, encourt une peine de six mois de prison devant la cour d’appel de Liège pour avoir tenu des propos discriminatoires à l’encontre d’un policier d’origine subsaharienne. Le 20 juillet 2019, le suspect se battait en rue avec un autre homme en plein centre de Liège. Une patrouille de police a alors décidé de procéder à l’arrestation d’Abdelkarim et à son identification. Mais ce dernier n’était pas décidé à se laisser faire. “J’étais poursuivi par un homme”, a déclaré le prévenu qui a comparu détenu pour une autre cause que ce dossier. “On s’est empoignés. Je revenais de sortie, mais je n’étais plus sous l’effet de l’alcool.”
Un élément qui tombe bien puisque le fait de consommer volontairement de l’alcool ou quelconque substance connue pour avoir un effet sur les comportements n’est pas du tout élusif de responsabilité lors de la commission d’un fait pénalement répréhensible… “Je n’ai pas compris pourquoi je me suis fait contrôler et pas l’autre personne”, a-t-il poursuivi. “J’ai dit au policier que ce n’était pas normal.” Mais s’il s’était contenté de dire cela, il n’aurait pas eu d’ennuis judiciaires.
En effet, Abdelkarim a crié à plusieurs reprises sur le policier tout le montrant du doigt aux passants qu’il était un “sale renoi” et qu’il était “un traitre” ! L’inspecteur qui a malheureusement, comme bon nombre de ses collègues, l’habitude de se faire insulter et qui bien souvent n’en fait même pas un procès-verbal, n’a pas apprécié. Il s’est senti blessé parce que l’intéressé avait visé, à de très nombreuses reprises, ses origines tout en hurlant devant la foule. “J’ai dit des insultes comme ça sous l’énervement”, a poursuivi le suspect. Le parquet avait proposé une transaction à l’intéressé, mais ce dernier ne l’a jamais payée.
En instance, le 20 janvier 2022, le tribunal lui a accordé une peine de travail de 50 heures. Le parquet a fait appel de cette décision. Le parquet général a souligné qu’Abdelkarim avait de nombreux antécédents judiciaires, notamment pour de faits de violence envers des policiers. À la défense, Me Jean-Guillaume Malchair a estimé que le dossier était ancien. Il a également précisé que son client s’était adressé à ce policier non pas parce qu’il est noir, mais parce qu’il l’arrêtait. Il a demandé que les faits soient qualifiés d’outrages. Il a plaidé une peine de travail ou un sursis probatoire. La cour rendra son arrêt en mars.