Générations solidaires: CarpetGen, danser pour sensibiliser à la valeur de l’énergie (vidéo)
CarpetGen mixe la danse, les nouvelles technologies et les publics. Les jeunes, futurs décideurs de demain, sont à la barre! Ce projet a remporté le prix du vote du public de Générations solidaires.
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- Publié le 10-02-2023 à 13h31
- Mis à jour le 10-02-2023 à 13h46
Alors que les factures d’énergie plombent le portefeuille et le moral des Belges, des étudiants et des chercheurs de la Haute Ecole Libre Mosane HELMo à Liège ont conçu "CarpetGen", un outil didactique et ludique original.
L’idée de départ? Danser sur un tapis qui permettrait de récupérer l’énergie corporelle des danseurs pour la transformer en énergie électrique. Des étudiants du bachelier en coopération internationale (HELMo-HEPL) et du master en sciences de l’ingénieur industriel (HELMo-Gramme) ont donc planché sur ce projet sous la houlette de Bénédicte Schoonbroodt, maître-assistante en socio-anthropologie et d’Alban Van Laethem, maître-assistant en sciences de l’ingénieur.
Partant de questions pratiques: Qu’est-ce qu’un watt-heure? Qu’est-ce que cela signifie en termes d’utilisation d’un sèche-cheveux ou d’une lampe de bureau? Les étudiants ont abouti à ce constat: Convertir l’énergie cinétique générée par les danseurs en électricité n’est pas le problème le plus difficile à résoudre. Il existe une multitude de dispositifs envisageables. En revanche, l’électricité se transporte mal et se stocke difficilement. Le problème, dès lors, est moins de générer de l’électricité grâce aux danseurs, que d’utiliser utilement l’électricité produite. L’expérience a démontré qu’il était impossible de récupérer suffisamment d’énergie pour allumer une petite ampoule. Les étudiants ont donc adapté le dispositif en construisant des "steps" récupérateurs d’énergie (voir notre vidéo).
De fil en aiguille, le projet a embarqué des étudiants du bachelier enseignant en sciences, du département pédagogie, accompagnés par l’enseignante-chercheuse Caroline Villeval afin de développer des outils de sensibilisation innovants et ludiques. Ces fameux steps ont ainsi été complétés par un ‘escape game’ et un jeu de rôle afin de sensibiliser à la rationalisation de la consommation électrique.
Ce projet est mené en collaboration avec l’asbl Hypothèse (formation et accompagnement des acteurs de diffusion de sciences). Très concrètement, quelques steps ont été cédés et sont, à présent, prêtés par l’ASBL Hypothèse et par l’asbl ScienceInfuse lors d’activités, de spectacles et d’animations, avec le dispositif pédagogique qui l’accompagne. Les steps sont ainsi utilisés dans plusieurs écoles et associations.
"L’important dans ce projet n’est pas la récupération de l’énergie en soi mais toute la sensibilisation autour de ce projet, précise Bénédicte Schoonbroodt. Ce qui englobe le processus de recherche et de création mais surtout les liens qui se sont tissés entre les étudiants de trois départements de HELMo (technique/ pédagogique/ économique et juridique) avec les jeunes de La Baraka et les élèves de l’Athénée Royal de Fragnée, option danse contemporaine".
Un spectacle chorégraphique a été organisé en juin dernier au Grand Curtius à Liège en hommage à l’initiateur du projet, Joël Hoyez, enseignant à HELMo décédé prématurément, l’été qui a précédé le lancement de la recherche-développement. Sur 8 steps récupérateurs d’énergie, des élèves de l’Athénée Royale de Fragnée et de la Maison de jeunes La Baraka, dans le quartier Sainte-Marguerite à Liège ont exprimé leur art. Le spectacle alliait la danse contemporaine et le "krump" (danse très expressive), visant un public jeune et multiculturel.
"Lors des différentes activités, jeux de rôles, animations et spectacles, les expérimentateurs en viennent à la même conclusion, explique Alban Van Laethem: rationaliser sa consommation d’énergie". Et sa collègue Bénédicte Schoonbroodt enchaine: "On ne reste pas au niveau des responsabilités individuelles mais l’idée est d’influer sur les décisions politiques, en réfléchissant à ce qui peut être fait au niveau plus global. Les jeunes sont les décideurs de demain. Ils se rendent bien compte qu’il nous appartient à tous de prendre les choses en mains et de l’importance des choix qu’ils prendront dans leurs futures professions".
