Jupille : Des gardiennes reconnues coupables de la noyade d’un bébé
Le tribunal a relevé les nombreuses erreurs qui ont été commises par ces personnes qui ne sont plus accueillantes d’enfants
Publié le 13-01-2023 à 14h45
:focal(1275x858:1285x848)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/EBWK2FD4ZZCJTM7QES3WF6LK3A.jpg)
Deux anciennes gardiennes d’enfants ont bénéficié de la suspension du prononcé d’une durée de cinq ans devant le tribunal correctionnel de Liège pour avoir, par défaut de prévoyance et précaution, provoqué la tragique noyade d’une fillette de 23 mois à Jupille. L’enfant était censé être sous la surveillance des gardiennes d’une crèche privée lorsque l’horrible drame s’est produit. En réalité une seule des deux se trouvait sur place et la seule accueillante devait s’occuper de plus d’enfants que ce qui n’est admis. Les accueillantes avaient déjà reçu des recommandations, mais aussi des remontrances, notamment pour avoir accueilli plus d’enfants qu’elles ne devaient.
Le 14 juin 2019, la fillette a été laissée seule dehors sans surveillance comme d’autres enfants pendant que l’assistante était à l’intérieur. La fillette est passée par un grillage endommagé et a chuté dans une piscine. La petite fille est tragiquement décédée. Le milieu d’accueil avait été ouvert en 2010. La veille des faits, un des crochets qui maintenait le treillis qui empêchait de se rendre à proximité de la piscine avait cédé. Une maman avait prévenu une des accueillantes, mais cette dernière n’a pas prévenu sa collègue qui travaillait le lendemain.
Le jour du drame, la seule des accueillantes qui se trouvait sur place a laissé sortir certains enfants sans surveillance. Selon le tribunal, les enfants sont restés seuls dehors avec un grillage défectueux pendant au moins dix à quinze minutes. Les suspectes ont menti à de nombreuses reprises à la suite de ce drame pour tenter de diminuer les erreurs qu’elles ont commises. “J’ai ouvert la porte pour les laisser sortir”, a indiqué cette accueillante qui a laissé les enfants sans surveillance alors qu’elle savait qu’il y avait une anomalie au grillage qui menait au jardin du voisin et à cette piscine. “Pendant le change, j’ai été interpellée par deux enfants.” C’est alors que l’indicible a été découvert. La victime est restée dans le coma pendant plusieurs jours. Les parents et les proches ont vécu une véritable torture en espérant que leur bébé allait s’en sortir.
Leurs espoirs ont été cruellement anéantis plusieurs jours plus tard lorsque leur bébé est décédé… Quant à l’autre gardienne, alors qu’elle savait pertinemment que sept enfants seraient présents et que cela engendrait qu’elle était censée être sur place, elle n’est pas venue seconder sa collègue par ce qu’elle était “épuisée…”
Le tribunal a relevé plusieurs fautes commises par les deux prévenues qui ont provoqué le décès de la victime. Le tribunal a par contre estimé que l’ONE ne pouvait pas être tenu pour responsable des faits. Les magistrats ont accordé 10 000 euros à chaque parent de la petite fille et une expertise à la maman. Ils ont également alloué une somme de 1 500 euros à chaque proche qui s’est constitué partie civile dans ce drame.