Au Standard, Ronny Deila a oscillé entre réalisme, mea culpa et ambition
Le coach du Standard a livré une conférence de presse de 30 minutes ce mercredi. Cinq phrases nous ont particulièrement marqués.
Publié le 05-01-2023 à 06h00
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Pour sa première conférence de l’année 2023, Ronny Deila était en forme. Il n’a éludé aucun sujet et a fait preuve de beaucoup d’honnêteté et de transparence dans ses propos. On sentait qu’il avait des messages à faire passer.
« On n’a pas assez d’argent à dépenser »
C’est la phrase la plus marquante. Deila l’a répétée à plusieurs reprises et a lourdement insisté, au moment d’évoquer le mercato. "C’est important de le dire pour le grand public et pour nos supporters. Il s’agit de notre réalité et il faut que tout le monde la comprenne", a-t-il expliqué.
Inutile de croire aux miracles : le Standard ne sera pas très actif sur le marché des transferts. "On suit des joueurs pour le court terme et le long terme mais le club a rapporté 20 millions € de pertes lors du dernier exercice comptable. Les propriétaires doivent rembourser les dettes de l’ancienne direction (NDLR: à hauteur de 49 millions€) avant d’investir dans des joueurs."
L’été dernier, le Standard s’était déjà montré assez timide sur le mercato en dépensant moins de 5 millions € (Davida, Ohio, Perica et Laursen, en plus des prêts de Zinckernagel, Melegoni et Alzate). "On sera une nouvelle fois un des clubs les moins dépensiers. Dans notre modèle, pour que des joueurs arrivent, d’autres doivent partir."
Seules les potentielles ventes d’Amallah et Raskin… ou d’autres joueurs permettront au Standard de faire l’un ou l’autre mouvement. "Mais dans la situation actuelle, j’ai envie de garder l’équipe telle quelle", ne cache pas Deila.
« Pour grandir, on doit développer nos jeunes puis les vendre »
Deila a également rappelé quel était l’objectif de la formation, au Standard : rapporter financièrement. "On n’a pas d’argent et on doit en créer. Notre boulot est donc de développer nos talents pour faire en sorte que l’équipe joue bien. Puis l’idée est de les vendre pour que le club continue à grandir. On n’a pas réussi à aller au bout de ce processus avec Amallah et Raskin. On a travaillé pour les faire progresser et ils pourraient partir pour rien. Cela arrive. On doit se concentrer sur les autres et former nos talents plutôt que d’en louer ailleurs."
Le Standard va continuer à miser sur ses jeunes, à l’image de Canak et Noubi (17 ans) ou de Kuavita et Berberi (18 ans), qui s’entraînent avec le noyau A. "Alexandro Calut a bien progressé aussi. On a des joueurs de 17 ans qui doivent déjà jouer comme des joueurs de 25 ans. Mais on doit aussi trouver un équilibre avec les joueurs qui sont au “prime” de leur carrière, comme Zinckernagel."
« S’il joue bien, Dussenne peut encore être prolongé »
Deila a également évoqué le cas de Noë Dussenne, capitaine mais pas (encore ?) prolongé. Il sera en fin de contrat en fin de saison et est désormais libre de négocier avec un autre club. Mais le défenseur, qui attendait une proposition de la direction plus tôt, a pris un coup sur la tête.
"On veut travailler avec des joueurs qui vont nous amener au niveau supérieur, indique Deila. Noë a été important cette saison, il est le capitaine. Il a eu des hauts et des bas mais avec la défense à cinq, il a gagné en régularité. Aucune grande décision n’a été prise le concernant. S’il joue bien, il peut encore recevoir un contrat. Ce n’est pas impossible. Il y a un an et demi, il était dans le noyau B. Il est la preuve que les choses changent vite dans le football."
La balle est dans le camp du défenseur, qui doit aussi être capable de mettre son ego de côté malgré le caractère inhabituel de la situation.
« J’ai senti à Marbella que quelque chose n’allait pas »
Le coach liégeois n’a pas aimé la trêve liée à la Coupe du monde. "J’ai senti lors du stage à Marbella que quelque chose n’allait pas, avoue-t-il, tout en faisant son mea culpa. On a eu une mauvaise période. On a changé de système et on a joué trop de matchs. On a parfois joué un match le matin et un autre l’après-midi, avec deux demi-équipes. Et on a perdu des matchs, ce n’était pas ce dont on avait besoin pour la confiance. C’était une erreur."
Dans ces circonstances, l’élimination à l’Antwerp n’a pas surpris Deila, qui n’a d’ailleurs pas encore utilisé le système travaillé en stage en match officiel : le 4-3-3. "On devra parfois l’utiliser mais pour l’instant, on n’a pas assez de latéraux pour évoluer dans une défense à quatre."
Sans les citer, il évoque Donnum et Melegoni, capable de faire tout le flanc dans une défense à quatre mais pas d’évoluer comme défenseurs latéraux en l’absence de Dewaele. Bref, on ne devrait pas revoir le 4-3-3 avant un petit moment.
« Notre objectif n’a pas changé : c’est l’Europe »
Après l’élimination à l’Antwerp, un vent de pessimisme s’était emparé de Sclessin. Le Standard était retombé dans ses travers de la saison dernière. Mais à Gand, par la performance collective, puis plus globalement face à la Juventus, en amical, les Rouches ont prouvé qu’ils étaient de retour sur le bon chemin.
L’Europe est toujours bien l’objectif du Standard. "Mais mon souhait principal, c’est qu’on soit plus dominants, plus offensifs. J’ai envie qu’on se crée huit ou neuf occasions par match et pas seulement quatre ou cinq. Je souhaite qu’on continue à développer notre style, avec le ballon. Je veux voir plus de monde dans le rectangle."