Avec les égoutiers de Liège: «Les excréments et les déchets, ça ne fait pas rêver»

Parce que le monde du travail n’est pas toujours rose, zoom sur ces métiers que la société préfère souvent ignorer tant ils peuvent être rebutants. « L’Avenir » donne donc la parole à ceux qui, comme le dit l’adage, font le sale boulot. Ce lundi, place à la profession d’égoutier.

La taque d’égout à peine surélevée de quelques centimètres, un effluve désagréable remonte à la surface. « Et encore, ça ne sent pas si fort », sourient les ouvriers liégeois en faction ce matin-là aux abords du quai des Ardennes. Leur mission du jour? Curer une partie des conduites de la rue de Turin et de l’avenue Reine Elisabeth. « On a déjà retiré pas mal de crasses grâce aux camions mais on va quand même devoir descendre pour s’assurer que le boulot a bien été effectué. » Combinaison sur le dos, masque sur la bouche et casque vissé sur la tête, Ben plonge en premier dans les entrailles de la bête. En dix secondes, il se retrouve plusieurs mètres en contrebas, dans le noir presque total, de la boue et des eaux usées jusqu’aux genoux. « Ici, on peut encore marcher facilement, note-t-il malgré tout en avançant le dos courbé dans la canalisation de 1m50 de haut. Mais il y a des rues où c’est très compliqué de bosser. À Droixhe, par exemple, les conduites sont trop petites pour qu’on puisse se tenir accroupis: on est alors obligé d’avancer à quatre pattes dans la crasse. » Les mains posées sur des parois pleines de graisse, l’égoutier fait marche arrière après cinq minutes, suivi de près par son nouveau collègue. « On a juste trouvé une brique cette fois. Ça doit être un reste des dernières inondations », glisse-t-il juste avant de remonter à la surface où l’attendent ses collègues.

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