Auditions de plusieurs témoins ce mardi au procès de Diana Hanzé
Plusieurs témoins ont été entendus mardi devant la cour d’assises, des policiers et des médecins notamment.
- Publié le 12-01-2022 à 06h00
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La cour d’assises de Liège a entendu mardi matin les premiers policiers intervenus sur les lieux au procès de Diana Hanzé, une Jalhaytoise âgée de 29 ans, accusée d’avoir commis le meurtre par défenestration de Mohamed El Atmani. Selon ces policiers, Diana Hanzé était assoupie ou feignait de dormir au moment de leur arrivée.
Les faits se sont déroulés le 5 avril 2017, vers 15 h 30, à Verviers. Mohamed El Atmani (46 ans), en séjour illégal, a fait une chute depuis la fenêtre du deuxième étage d’un immeuble situé rue des Raines. Selon certains éléments de l’enquête, Mohamed El Atmani aurait été poussé. Il est décédé de ses blessures après son hospitalisation.
Les policiers de la zone de police Vesdre ont dressé les premiers constats. À leur arrivée, des ambulanciers étaient déjà présents autour du corps de la victime. Ces policiers ignorent dans quelle position le corps avait été retrouvé par les ambulanciers. À première vue, les différentes fenêtres de l’immeuble à appartements étaient fermées ou rabattues.
Lors de leur arrivée dans l’appartement, les policiers ont croisé deux dames qui descendaient les escaliers. Elles ont été identifiées, puis écartées des lieux, les policiers pensant qu’elles étaient étrangères aux faits.
Dans l'appartement, Diana Hanzé se trouvait dans une pièce arrière, couchée sur un matelas. "Elle avait les yeux fermés, mais elle ne dormait pas profondément. Elle avait les yeux qui papillotaient. Ce qui laissait penser qu'elle avait les yeux fermés et qu'elle faisait semblant de dormir", a indiqué un inspecteur.
À son réveil, Diana Hanzé a prétendu qu'elle ignorait la chute de Mohamed El Atmani. "Elle a fait l'innocente. Elle ne disait rien, comme si elle venait de se réveiller. Elle a dit qu'elle ne savait pas ce qui s'était passé", a ajouté l'inspecteur.
Une autre policière, arrivée en premier dans l’appartement, a confirmé que Diana Hanzé était restée sans réaction lorsqu’elle a été menottée. Son état général a immédiatement permis à la policière de l’identifier comme une toxicomane.
Lors de sa première audition, Diana Hanzé était apparue avec un air endormi, perdue, en proposant des réponses lacunaires aux policiers. Des investigations ont été menées dans le voisinage pour tenter d’éclaircir les circonstances des faits. En face de l’immeuble, une fillette aurait assisté à la chute de la victime. Elle avait désigné la fenêtre par laquelle Mohamed El Atmani était tombé. Elle avait aussi précisé avoir aperçu Diana Hanzé à cette fenêtre, sans pouvoir préciser à quel moment.
La cour d’assises de Liège a poursuivi mardi après-midi les auditions des différents témoins. Les intervenants médicaux ont confirmé que la victime présentait la majorité de ses lésions sur le côté droit de son corps.
C’est un cyclomotoriste de passage dans la rue qui avait découvert le corps de Mohamed El Atmani allongé sur le sol.
Ce témoin avait appelé les secours et avait entamé des gestes de réanimation. La chute du corps a provoqué des dégâts cérébraux important et un saignement qui a causé l’arrêt cardiaque. Mohamed El Atmani est décédé vers 19 h 30 au service de réanimation.
Selon le médecin intervenu sur le lieu des faits, la tête de la victime se trouvait du côté de la rue tandis que ses pieds se trouvaient du côté du bâtiment.
Selon l’expérience en la matière des intervenants, cette chute ne ressemble pas à un suicide. L’analyse biomécanique de la chute sera présentée mercredi lors du procès par un expert. Elle résulterait d’un acte volontaire, avec l’intervention d’un tiers et une poussée.
Les jurés ont également pu entendre une série de témoins qui ont assisté aux faits. Certains ont vu le corps tomber par la fenêtre et d’autres l’ont découvert alors qu’il était allongé au sol. Les médecins légistes et l’expert en biomécanique humaine seront entendus mercredi.