"Fausses" pistes cyclables au sol: ils sont renvoyés devant un tribunal
Refusant la transaction financière pénale proposée, trois activistes liégeois sont poursuivis, ce mardi, devant le tribunal correctionnel de Liège. Juste pour avoir peint de "fausses" pistes cyclables.
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- Publié le 29-11-2021 à 17h43
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Ils ne décolèrent pas, ces trois activistes... La rue Hors-Château, située à Liège, est tout simplement, selon eux, mal torchée. En partie trop étroite, elle manque d’infrastructures adaptées aux cyclistes. Alors, ces trois activistes, parmi lesquels figurent deux riverains, ont agi. Et ce, après avoir interpellé à maintes reprises les autorités communales. Armés d'unpochoir et de bombes de peinture blanche, ils ont peint 23 logos vélo sur la voirie. C’était dans la nuit du 25 février 2019.
Au mépris de la justice? Pas pour eux, même s’ils sont poursuivis ce mardi, en fin de matinée, devant le tribunal correctionnel de Liège pour deux préventions: entrave méchante à la circulation et dégradation d’objets destinés à l’utilité publique.
"Ce marquage vélo citoyen visait à dénoncer le manque d'infrastructures cyclables, ou la piètre qualité de celles-ci lorsqu'elles sont réalisées", explique Xavier Jadoul, l'un des trois prévenus. Si seulement les trois activistesavaient payé la transaction pénale financière de 100 euros réclamée par le parquet, ils ne se seraient jamais retrouvés devant une juridiction. Sauf que ces personnes, lassées de rouspéter, de râler ou encore d'être méprisé ne peuvent concevoir d'être poursuivi pour dégradations de biens publics. Surtout, ils estiment que, de la sorte, la justice souhaitait "acheter notre silence". Ce qu'ils ne peuvent admettre. Ces activistes ne peuvent, en outre, concevoir "cette justice de classe"... Ils réfutent aussi l'entrave méchante à la circulation, "puisqu'il n'y avait ni volonté, ni intention méchante".
Défendus par leur avocat, Me Bruyère, les prévenus comptent réclamer leur acquittement, ce mardi matin. "Là, où la partie de la rue est plus étroite, nous avions placé des chevrons de cyclistes. Ce qui est amusant, c'est que depuis lors la Ville a officialisé cet aménagement-là, pas le second mis en place, où on invitait les cyclistes sur la bande des bus, au milieu de la route", sourit Xavier Jadoul. Et d'ajouter que cette médiatisation "permet de mettre en lumière la piètre qualité des aménagements pour cyclistes".
Parfois effacés dès après leur création, ces aménagements citoyens temporaires ont un mérite qu’il faut souligner. Celui de lancer l’indispensable débat public sur le manque criant de sécurité pour tous des infrastructures routières actuelles.