Liège: elle traite son directeur d’école de Satan!
La jeune femme envoyait des messages agressifs et mystiques à toute heure du jour et de la nuit.
- Publié le 26-11-2021 à 17h11
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Raïssa, 32 ans, encourt une peine de six mois de prison avec sursis probatoire devant le tribunal correctionnel de Liège pour avoir harcelé son directeur d’école, un homme qui était par ailleurs son médecin traitant. L’homme qui a été la cible de Raïssa est une personne qui a décidé de tenter de donner sa chance à des personnes en décrochage.
Il gère une école qui donne des cours de gestion hôtelière pour remettre au travail des personnes qui ne sont pas insérées dans la société, ce qui est justement le cas de Raïssa qui est au CPAS et déclare être en incapacité de travail de longue durée… Raïssa a été inscrite dans l’école gérée par son médecin. Elle est allée au cours puis a rentré un certificat médical. Le directeur a été rapidement interpellé par ce certificat étant donné qu’en tant que médecin personnel de la jeune femme, il connait son état de santé.
Il n’a donc pas eu de mal à découvrir qu’elle avait en réalité tenté de rentrer un faux certificat médical. Elle a donc été exclue de l’établissement. L’intéressée a alors commencé à envoyer des messages particulièrement inquiétants et désagréables à l’homme qui, de par sa profession, n’a que peu de loisir d’éteindre son GSM! Ainsi, pendant plusieurs semaine entre mars et avril 2019, elle a envoyé des messages à tout heure du jour et de la nuit. Le contenu des messages était encore moins agréable que les heure d’envoi. En effet, dans ces messages, elle traitait l’homme de Satan. Elle lui prédisait sa mort. Raïssa s’en prenait également à tous les hommes “blancs”, en estimant qu’ils avaient fait beaucoup de mal et qu’elle espérait “que le père céleste allait le juger” et qu’il payerait pour ce qu’il avait fait. Le médecin a d’abord envoyé un message pour demander à l’auteur de cesser ces envois intempestifs, mais devant le refus de l’intéressée d’arrêter, il a fini par se constituer partir civile dans les mains d’un juge d’instruction. Alors qu’elle avait avoué les faits et émis des regrets devant le juge d’instruction, Raïssa semblait beaucoup moins encline à reconnaître ses fautes devant la juge…
Elle a même démenti avoir envoyé certains messages. “J’étais une de ses anciennes élèves”, a indiqué la jeune femme. “ J’étais en dépression. Il a profité de ma faiblesse à l’époque. Il m’a inscrite dans son école parce qu’il n’avait pas assez d’élèves. Au début, je n’y allais pas. Je déteste ces cours. Si je n’y allais pas, j’allais perdre mon CPAS.” Sur question, la prévenue a estimé que c’était elle la victime dans ce dossier. “Il s’est moqué de moi. Envoyer des messages, ce n'est pas harcelant”,a-t-elle
estimé. La partie civile qui ne partage évidemment pas ce point de vue a souligné la difficulté pour son client de comprendre un tel acharnement d’autant que l’homme a toujours essayé d’aider son prochain. De plus, il lui était impossible d’éteindre son téléphone même durant la nuit puisqu’il est susceptible d’être appelé par des patients pour une urgence. Le parquet a souligné l’absence de remise en question de la prévenue. Me François Wintgens a commencé sa plaidoirie en indiquant qu’il allait suivre le mandat que sa cliente lui avait donné, c’est-à-dire de plaider l’acquittement pour certains des messages en estimant qu’ils ne provenaient pas du numéro de sa cliente. L’avocat a également plaidé une suspension du prononcé ou une peine de probation autonome en estimant qu’une probation pourrait être bénéfique. Le jugement sera rendu en décembre prochain.