«Tous les jours, il y a de la violence à l’école»: un enseignant témoigne après avoir désarmé un élève
Un an après l’assassinat d’un prof en France, 157 PV ont été dressés chez nous pour des coups volontaires perpétrés sur des enseignants. Un chiffre en baisse, mais la violence scolaire est omniprésente.
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Publié le 14-10-2021 à 14h31
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Il enseigne dans cet établissement scolaire spécialisé depuis 1991. Il y côtoie quotidiennement «des étudiants caractériels». Cet homme n'ira pas jusqu'à dire qu'il risque sa vie en enseignant, mais «la prudence et la grande surveillance sont de rigueur» à chaque moment. Surtout lorsqu'il évoque cette violence scolaire omniprésente. «Tous les jours, il y a de la violence à l'école», lâche-t-il. Avec des faits commis entre élèves, mais aussi envers le corps professoral.
Un an après l'émotion immense provoquée en France par l'assassinat de Samuel Paty, le professeur décapité à la sortie de son établissement par un étudiant islamiste, c'est «avec plus de conviction» que ce professeur poursuit son enseignement. Certains se disent plus prudents, quelle que soit la matière qu'ils enseignent ou l'encadrement qu'ils donnent.
«J’ai retrouvé un pistolet sur l’un des élèves»
L'année scolaire de cet enseignant belge est, par exemple, encore marquée par la multiplication d'incidents graves. «Il y a quelques jours, un pistolet est retrouvé sur un élève lors d'un déplacement en bus», dit-il. «C'était heureusement une arme factice, mais je ne le savais pas au moment des faits. Ensuite, un élève excité a frappé un autre. Nous l'avons coincé et nous avons trouvé un cran d'arrêt dans sa mallette.» La direction de cet établissement a heureusement pris le problème à bras-le-corps, et a renvoyé les élèves en question, après en avoir averti la police.
«J’adore mon métier d’enseignant, mais je défie nos ministres de l’enseignement à venir travailler une semaine avec moi. Enseigner, particulièrement dans ce genre d’école, devrait être récompensé par une rémunération plus adéquate vu les risques et les troubles journaliers de santé.»
Certains enseignants sont aujourd’hui beaucoup plus prudents dans la manière d’aborder un élève.
Selon les derniers chiffres de la police fédérale, 157 procès-verbaux ont été dressés l'an dernier pour des coups portés envers du personnel enseignant, contre 248 en 2019 et 264 en 2018. Des chiffres en baisse donc, mais selon cet autre professeur, «la violence scolaire est devenue omniprésente». Avec des élèves qui arrivent en classe de plus en plus armés.