Tunnel de Cointe: près d’un an de travaux

La liaison E40-E25 ne sera pas pleinement opérationnelle avant l’été 2022. Pourquoi des délais aussi longs?

Pascale Serret
Tunnel de Cointe: près d’un an de travaux
L’eau, la boue et une quantité d’objets ont envahi le tunnel de Cointe à la mi-juillet. «Tout doit être reconstruit». ©Sofico

La Région wallonne mobilise, avec l'aide de la Sofico, 50 millions pour rouvrir la liaison autoroutière E25-E40, soit le fameux tunnel de Cointe à Liège, totalement inondé à la mi-juillet. Dans 8 jours, le 15 octobre, le trafic va reprendre partiellement et dans de strictes conditions: le tronçon entre les Grosses-Battes et le Val-Benoît va rouvrir, sur une seule voie, à 50 km/h et seulement pour les véhicules légers (pas les +7,5 tonnes).

«Ça, c'est la bonne nouvelle », consent Alda Gréoli. Par contre, même après explications, la députée wallonne cdH n'admet pas que le trafic ne puisse revenir à la normale avant l'été prochain. « Soit près d'un an d'attente, alors que cette liaison est fondamentale. L'ensemble de la province de Liège est concerné mais aussi la circulation internationale. Pour le redéploiement de la Wallonie, cette liaison est essentielle», rappelle-t-elle en séance plénière du Parlement wallon.

«Beaucoup trop long»

Pourquoi des délais si longs? «Parce qu'il faut tout reconstruire », répond le ministre wallon de la Mobilité Philippe Henry (Écolo). Et cette reconstruction passe aussi par une modernisation des équipements qui devaient de toute façon être renouvelés.

Pour répondre à une législation européenne très stricte en ce qui concerne la sécurité dans les tunnels, il va donc falloir du temps, puisque tout a été noyé: appareils de ventilation, éclairage, système d’évacuation, signalisation, etc. Certains systèmes, comme la signalisation dynamique ou la détection automatique des accidents, ne pourront pas être remis en ordre pour le 15 octobre. C’est ce qui explique cette réouverture ultra-prudente et partielle.

Si tout va bien, une 2e voie de circulation pourrait rouvrir en décembre. « Et pour réintégrer tout, la vitesse et l'ensemble du trafic, y compris de transit, on vise plutôt le milieu de l'année prochaine», confirme Philippe Henry. Ce qui fait bel et bien un an de chantier au total.

La députée liégeoise (de l'opposition) a bien noté. Mais elle insiste: «Indépendamment de l'importance des travaux, je ne peux pas admettre qu'il faille un an pour remettre en œuvre un tracé fondamental pour une ville, une province et le redéploiement économique de la Wallonie. C'est une question de priorité absolue. Et dans ce cadre, se donner un an, c'est beaucoup, beaucoup trop long », martèle Alda Gréoli.

Il y a 21 ans, lors de son inauguration, le tunnel de Cointe comblait ce qu’il était convenu d’appeler un «chaînon manquant» dans le trafic autoroutier européen.

Avant les inondations, sa fréquentation moyenne était de 75 000 véhicules par jour. Qui aujourd’hui cherchent à se faufiler en surface, dans un trafic qui s’est considérablement densifié.

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