Inondations: les pompiers de Hesbaye ont sauvé une soixantaine d’animaux
Depuis huit jours, les équipes de l’Animal Rescue Team de la zone de secours de Hesbaye sont sur le front. Pour secourir et retrouver les animaux perdus mais aussi pour procéder au ramassage des dépouilles.
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Publié le 23-07-2021 à 07h21
Tortues, oiseaux, moutons, vaches, chien, poules, chats et autres gibiers… L'Animal Rescue Team Hesbaye (ARTH), de la zone de secours de Hesbaye, travaille depuis huit jours maintenant sur le terrain des inondations. D'une part pour sauver les animaux qui peuvent l'être, d'autre part pour extraire les dépouilles d'animaux qui se trouvent dans les décombres ou dans les maisons désertées par leurs habitants. «Nous avons mis la priorité sur l'humain, bien évidemment. Après, nous avons commencé à procéder au sauvetage des animaux, explique Michaël Robert, chef au poste de Waremme à la zone de secours hesbignonne et coordinateur provincial dans le cadre de cette crise. Nous avons deux unités (NDLR: une de Verviers, une de Hesbaye) qui travaillent dans toute la province de Liège.»
Et pour mener à bien sa mission, l'ARTH peut compter sur le soutien des VUSC (Vétérinaires-urgentistes sécurité civile) mais aussi du lieutenant Michelle Firmin de la zone 4 (Limbourg). «On travaille aussi avec la Ville de Liège et son vétérinaire communal ainsi qu'avec de nombreux bénévoles, des associations, des refuges», tel qu'Animal Sans Toit à Faimes. «Le cabinet de la ministre Céline Tellier met également des moyens à notre disposition. Tout le monde se mobilise dans cette crise !»
Cinquante bénévoles de l'association flamande «LostDogzzz» sont également venus à la rescousse dès le lendemain de la catastrophe, notamment pour s'assurer que les sinistrés ne manquaient pas de nourriture pour leurs animaux de compagnie. «Ils tournaient un peu partout jusque tard dans la nuit.»
Michaël Robert précise d'ailleurs que la majorité des animaux sauvés l'ont été grâce aux interventions de la population et de volontaires. L'ARTH, elle, a sauvé une soixantaine d'animaux qui ont pu retrouver leur famille. Une septantaine d'autres, morts, ont pu être identifiés. «Mais on en a retrouvé plus, qu'on n'est pas en mesure d'identifier.»
Évacuer les dépouilles pour éviter les maladies
Au départ, les pompiers se sont concentrés sur le sauvetage des animaux qui pouvaient encore l'être. Ensuite s'est ajouté un travail lié au risque sanitaire que pourraient engendrer les corps en décomposition des animaux décédés. «Les dépouilles pourraient provoquer des zoonoses (NDLR: le Covid-19 est une zoonose virale). C'est-à-dire des maladies dues, ici, à des bactéries qui pourraient se transmettre de l'animal à l'homme. La leptospirose par exemple.» Et pour éviter toute contamination éventuelle, le pompier conseille de ne pas s'approcher et encore moins de manipuler les cadavres. «Il faut également empêcher les animaux de compagnie de s'en approcher. Quand on aperçoit une dépouille, il faut prendre contact avec la Commune ou avec un service spécialisé dans l'enlèvement des animaux de compagnie.»
Dans une semaine, les pompiers hesbignons stopperont le ramassage des dépouilles. «Ce sont les Communes qui reprendront la main.»
Identifier les animaux, vivants ou morts
Pour permettre aux propriétaires d'animaux de faire leur deuil et leur éviter de procéder à des recherches inutiles, les pompiers réalisent une liste qui pourra être consultée (lire ci-contre). «La tâche est rendue difficile car tous les animaux n'ont pas de puce ou de signe distinctif», précise le pompier.
Depuis le 1er mai, les puces ne sont plus lisibles publiquement au moyen d’un lecteur de puce, au nom du RGPD (protection des données). Mais la Région wallonne a de nouveau rendu les puces lisibles par tous pour une durée de trois semaines en vue de faciliter l’identification des animaux retrouvés.
18 vaches emportées par les flots
Parmi les opérations de sauvetage effectuées par l'ARTH ces derniers jours, il y a cette vache «parisienne» venue d'Aywaille qui s'est retrouvée emportée par les eaux, jusqu'à Esneux. «On a aussi retrouvé 10 vaches en vie parmi les 18 d'un troupeau emporté par les eaux. On a réalisé beaucoup d'opérations qui nous ont laissé de belles surprises.»