VIDÉO | Unique en Belgique: des orchidées d’extérieur développées en région liégeoise
Une gamme d’orchidées résistantes au gel? Une spin-off de l’Université de Liège s’est spécialisée dans leur culture in-vitro.
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Publié le 29-04-2020 à 14h17
Certaines sont en fleurs, d’autres pas encore. À Scry-Tinlot, dans le Condroz hutois, des orchidées par dizaines éclosent dans les serres de l’entreprise Phytesia, née de recherches en biotechnologies de l’Université de Liège. Une société spécialisée dans la production d’orchidées vivaces, qui résistent donc au gel. Une autre société du même type, basée en Hollande, ne développe, elle, que quelques variétés, mais à plus grande échelle.

Nos orchidées résistent à des hivers vigoureux, jusqu’à -25, voire -30°C.
«Nous disposons d’un laboratoire de culture in vitro pour la production de jeunes plantes, qui permet de produire environ 500.000 plantes par an», précise le biologiste Pascal Lambe´, administrateur de´le´gue´ de Phytesia. Mais seule une partie des orchidées - environ 100.000 plantes - est cultivée à Tinlot jusqu’à maturité, les jeunes plantes étant pour la plupart revendues. «La particularité de nos orchidées, c’est qu’elles sont adaptées à notre climat. Elles résistent pour la plupart, à des hivers vigoureux, jusqu’à -25, voire -30°C.»

Depuis 10 ans, Phytesia travaille donc sur une gamme d’orchidées tempe´re´es capables de résister a` nos climats et aise´ment cultivables dans les jardins. «Nos orchidées proviennent de variétés naturelles qui poussent à l’état sauvage dans certaines régions du monde, comme des Alpes, de l’Himalaya, de Russie, du Canada, bref des zones froides, mais elles sont relativement rares dans la nature. Parce que la germination des graines d’orchidée est très faible», souligne le biologiste Pascal Lambe´. «On estime que sur un million de graines, une ou deux orchidées va pouvoir se développer. Pour germer, la graine a besoin d’une association avec un champignon qui va apporter des éléments nutritifs à la graine. Nous avons donc développé une technique artificielle en labo in vitro, où nous remplaçons ce champignon par des éléments nutritifs présents dans le milieu de culture. Avec cette technique, nous avons un taux de 99% de germination et de réussite de culture.»
Mais après la phase de recherche, il a fallu compter un an de production en laboratoire, avant trois ou quatre ans pour que les orchidées fleurissent.
L’un des avantages jugés majeurs de la gamme d’orchidées´es développée par Phytesia est leur production voulue plus respectueuse de l’environnement. En effet, les orchidées tropicales qui garnissent les inte´rieurs sont produites dans des serres surchauffe´es pour recre´er leur environnement naturel. «Nous n’avons pas besoin de ce type d’infrastructure gourmande en énergie puisque nos plantes sont des espe`ces qui peuvent s’adapter a` nos climats europe´ens.»

Une soixantaine de variétés, une quarantaine d’autres à l’étude
A l’heure actuelle, la spin off de l’Université de Liège propose plus de soixante variétés qu’elle peut reproduire, «ainsi qu’une quarantaine d’autres variétés en développement en laboratoire».
Seules 10% des orchidées produites à Tinlot restent en Belgique. Nonante pour cent de sa production partent à l’exportation, essentiellement vers les Pays Bas et l’Allemagne, mais aussi vers la France, la Suisse, l’Autriche ou l’Amérique du Nord. «Et il y en a de toutes les couleurs, de toutes les formes et de toutes les hauteurs», précise l’administrateur délégué de l’entreprise. Avec un prix qui varie en fonction du type d’orchidée. «Plus on les garde en culture et plus le prix sera élevé.»
