«Le chapi», une salle de guindailles à deux millions d’euros, pour les étudiants liégeois
Les étudiants liégeois disposeront bientôt d’une vraie salle de guindailles. L’ancien entrepôt de Droixhe sera réaménagé et une nouvelle partie sera construite. Début des travaux au printemps.
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- Publié le 19-02-2020 à 16h20
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La situation devenait urgente. L’aménagement définitif d’une salle de guindailles dans la Cité ardente constitue l’un des projets dont on parle depuis plus de vingt ans. Un projet qui n’a pas été évident à mettre sur pied. Il se concrétisera néanmoins prochainement, avec le début des travaux prévu au printemps prochain.
Après avoir occupé différents sites dans les années 90 pour organiser ses manifestations estudiantines, l’Association Générale des Etudiants Liégeois (AGEL) a migré à partir des années 2000 sur le site du Val-Benoît, avec son célèbre chapiteau. Un endroit «où la situation était problématique et précaire par sa proximité de la voie des chemins de fer, de la voie rapide et de la Meuse», comme l’explique Egon Scheer, le président de l’AGEL.
Jusqu’au moment où la réhabilitation du Val-Benoît a obligé les étudiants à trouver une solution. Ils ont donc à nouveau dû changer de lieu, la Ville leur proposant un entrepôt désaffecté à Droixhe où ont lieu les manifestations depuis 2016. Un site qui a dû subir une première réhabilitation pour un montant de 220.000€ afin d’accueillir les étudiants sur le court terme.

«Pendant longtemps, nous avons dû nous contenter de solutions qui n’en étaient pas car trop coûteuses, pas satisfaisantes du point de vue de la sécurité ou du voisinage. Tout cela fait maintenant partie du passé», explique le bourgmestre Willy Demeyer, qui se dit «très heureux» qu’une salle définitive puisse voir le jour en Cité ardente. «Il ne s’agit pas de tout réglementer, mais d’organiser les choses du point de vue de la sécurité et du voisinage pour lequel il faudra continuer à être attentif.»
Jusqu’à présent, soit depuis 2016, le site actuel - qui s’appellera «Le Chapi», baptisé ainsi en souvenir du chapiteau qui a accueilli les étudiants en quête d’amusement pendant de longues années, - «n’a jamais connu d’incident», d’après les associations estudiantines.
Résultat? La Maison des étudiants liégeois (MEL), en collaboration avec la Ville et l’AGEL, a monté un dossier de rénovation et de réhabilitation des hangars actuels. L’objectif? Proposer aux étudiants une infrastructure moderne respectant les normes de sécurité les plus strictes pour y organiser les guindailles. Une nouvelle infrastructure, située sur le site actuel, s’inscrira dans la refonte du quartier de Droixhe avec les arrivées prochaines du dépôt du tram et des nouvelles Halles des foires. «On redéveloppe le site en conservant deux bâtiments actuels et on va y adjoindre un troisième», souligne Olivier Beart, le porte-parole de la MEL. La Ville, elle, met à disposition le terrain via un bail emphytéotique de 50 ans.

À terme, près de 2800 m2 seront disponibles afin d’accueillir jusqu’à 3.500 des 45.000 étudiants liégeois dans un lieu sécurisé. La salle comportera deux parties distinctes. La première sera destinée aux événements de petite affluence. La partie principale sera, elle, occupée par la majorité des événements. Cette nouvelle salle proposera des aménagements fixes: bars, espaces de stockage et de ticketing, sanitaires hommes et femmes.
Des conteneurs maritimes aménagés en bars
Avec une particularité insolite: ce sont des conteneurs maritimes qui seront placés à l’intérieur de la salle. Ils seront aménagés en bars (par AB InBev), ou encore utilisés comme locaux où se trouveront (enfin) de vrais sanitaires.
Évalué à deux millions d'euros, le projet sera uniquement financé par les associations estudiantines via des fonds propres, du sponsoring et des partenariats, une levée de fondset un emprunt bancaire.
Une inauguration de la salle à l’automne 2020
Le permis d’urbanisme a été déposé en septembre dernier auprès de la Région wallonne. Les premiers travaux devraient débuter au printemps prochain. Les associations estudiantines espèrent utiliser leur nouvelle infrastructure à l’automne 2020.