Demeyer: «J’essaie de prendre le bus, mais mes chauffeurs n’aiment pas parce que je vais casser leur business...»
Avec le chantier du tram, la Ville de Liège invite citoyens et touristes à privilégier la mobilité douce pour se déplacer. Le bourgmestre, Willy Demeyer, se rend parfois en bus à l’hôtel de ville.
Publié le 28-01-2020 à 12h00
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À Liège, chantier du tram oblige, les automobilistes doivent faire preuve de patience. Mais la Ville ne reste pas inactive pour autant. Des emplacements de stationnement sécurisés pour vélos seront prochainement mis en place.
À Liège, c’est beaucoup plus compliqué d’implanter le vélo.
Willy Demeyer, en tant que bourgmestre de Liège, de quelle manière prônez-vous la mobilité douce?
J’essaie de prendre le bus, mais mes chauffeurs n’aiment pas parce que je vais casser leur business. (Rires.) Je prends parfois le bus de Jupille jusqu’au pied de l’hôtel de ville. Je pratique aussi le vélo. Cela dit, à Liège, c’est compliqué de parler du vélo, par manque d’itinéraires complets et sécurisés. Cela manque dans les faits, mais cela ne manque pas dans les projets, qui sont des projets certains. Cela nous a pris beaucoup de temps parce que la ville de Liège, comme d’autres villes et le centre de Namur, dispose de voiries étroites, avec de la déclivité. On n’est pas en Flandre, où c’est simple. Ici, c’est beaucoup plus compliqué d’implanter le vélo. Il faut aussi lutter contre la culture de la voiture très présente. Et je ne suis pas tout à fait satisfait de la situation. Cela veut dire qu’il faut encore plus de détermination pour y arriver, mais nous allons y arriver. C’est une question de délai.
C’est plutôt paradoxal quand on sait que Maastricht n’est pas loin et que là on y arrive...
Oui, mais si vous allez à Maastricht, la ville est beaucoup plus plate. Et puis, c’est un autre pays et ce n’est pas le même système légal. Là-bas, ils ont tout ce qu’il faut pour lutter contre le sans-abrisme et la drogue. Là-bas, il est interdit d’aller urbaniser les campagnes aux alentours. (...) Maastricht, c’est un autre monde, à tout point de vue. À Liège, les gens ne demandent qu’à prendre les vélos. Simplement, il faut leur donner des espaces sécurisés. J’ai essayé symboliquement de mettre en place un espace correct entre l’université et le théâtre. Je me disais que c’était un chaînon, on va voir l’évolution avec les automobilistes, les TEC, etc. (...) Cela dit, la volonté politique est là: il faut des espaces sécurisés, et on a du financement. Dans la ville de demain, on aura cela aussi avec l’approvisionnement des magasins par la voie d’eau et le dernier kilomètre dans le tram, avec des vélos cargos, etc. On est un peu en retard par rapport à d’autres villes, mais le chemin est tracé.