Le collectif liégeois JauneOrange a 20 ans, une éternité
Fondé en 2000, le collectif musical liégeois a bien grandi. Il a vu le monde de la musique évoluer considérablement.
Publié le 25-01-2020 à 06h59
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Lorsque quelques musiciens liégeois se sont rassemblés, en l'an 2000, pour former JauneOrange (JO), ils étaient loin d'imaginer que ce collectif allait devenir un fer de lance de la scène musicale indépendante, à Liège et bien au-delà. «À l'époque, le but était simplement de promouvoir et diffuser les projets musicaux de quelques groupes», explique Yannick Grégoire, programmateur au sein de JO.
Depuis lors, le collectif a pris de l’ampleur et, d’une façon ou d’une autre, a permis à de nombreux artistes d’éclore. Piano Club, Hollywood Porn Stars, Girls in Hawaii, Malibu Stacy, Pale Grey, Superlux, The Experimental Tropic Blues Band, Dan San ou, plus récemment, Condore font partie de ces groupes passés sous la houlette de JO.
Au feeling, le collectif a diversifié ses activités au fil des ans, pour former aujourd'hui une ASBL de sept travailleurs, structurée en quatre entités: un label, une agence de booking (l'intermédiaire entre artistes et organisateurs de concerts), un organisateur d'événements et – c'est une nouveauté – un éditeur (lire en bas).
Réseaux sociaux et plateformes de streaming
Au départ, il n'y avait pas de business plan. «Le but était de faire rayonner les groupes liégeois. Ils avaient envie de sortir des albums, alors JO a créé un label pour les encadrer. Puis de faire des concerts ailleurs qu'à Liège: l'activité de booking est née. L'envie est apparue de faire venir d'autres groupes à Liège. JO a alors organisé ses propres événements», dont une multitude de concerts à Liège, de même que le Microfestival, événement sold-out chaque année depuis 10 ans. «Aujourd'hui, il faut reconnaître que l'activité du label se complexifie. Alors nous avons décidé de développer le métier d'éditeur, en fondant JO Publishing.»
Le petit monde de la musique a bien évolué en deux décennies, obligeant le collectif à s’interroger sur ses missions. En 2000, Internet pointait seulement le bout de son nez. En 2020, les réseaux sociaux et les plateformes de streaming ont déferlé sur l’industrie musicale.
On doit faire vivre les réseaux sociaux, créer du contenu, gérer une fanbase, se retrouver dans des playlists…
«Avant, en schématisant un peu, un groupe sortait un CD. On le présentait à la presse, quelques articles paraissaient et le job était fait», résume Yannick Grégoire. Aujourd'hui, le concept de sortie d'albums est lui-même remis en question par de nombreux artistes. Le passage en radio est loin d'être une étape incontournable. «Pour faire la promotion d'un artiste, on doit faire vivre les réseaux sociaux, créer du contenu, gérer une fanbase, se retrouver dans des playlists sur les plateformes de streaming, etc.»
Le métier consistant à faire rayonner les artistes a profondément changé. Et il incombe à la fois aux artistes eux-mêmes, à leurs managers et à une structure telle que JauneOrange, qui reste une structure tout à fait unique dans le monde musical belge.
Infos sur www.jauneorange.be