S’aventurer dans un tunnel ferroviaire: une folie
Des individus se promènent parfois dans les tunnels ferroviaires, à Liège. Jean-François Lenaers, ingénieur chez Infrabel, nous rappelle pourquoi cela représente un grand danger.
- Publié le 09-04-2019 à 16h19
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Se balader dans un tunnel réservé aux trains est un acte particulièrement inconscient. Il n’est pourtant pas tellement rare d’apercevoir certains individus les emprunter, comme raccourci. C’est par exemple le cas à Liège, dans le tunnel Saint-Martin, qui établit la jonction entre les gares de Liège-Carré et Liège-Saint-Lambert.
La circulation y est complètement interrompue en ces vacances de Pâques, en raison de travaux de rénovation réalisés par Infrabel. Nous y avons pénétré à cette occasion. Si l'ouvrage d'art semble relativement large, en l'absence de trains, ses dimensions ne permettent cependant pas le passage d'humains.
«Les tunnels correspondent au gabarit des trains. Même en marchant sur la corniche, le long du mur, il n'y a pas assez de place», indique Jean-François Lenaers, ingénieur chez Infrabel. Quelques centimètres séparent seulement le train de la paroi du tunnel.

Certains dispositifs de sécurité sont mis en place, comme la présence d'enceintes qui diffusent des messages d'avertissement. Marcher sur les rails ou traverser les voies reste de toute façon formellement interdit. Des caméras de surveillance permettent également de repérer des individus qui s'y aventureraient. «Heureusement, les trains circulent à une vitesse limitée ici, aux alentours de 40 km/h», précise l'ingénieur. Cela permet sans doute d'éviter certains drames.
À l'intérieur du tunnel, des niches sont également construites, tous les 25 mètres en quinconce, pour permettre à une personne de s'y réfugier en cas de passage de train. Des marquages sont posés en formes d'onde sur les murs. «Une niche se trouve à chaque creux de vague. Cela permet aux travailleurs, par exemple, de pouvoir se situer par rapport à la niche la plus proche» en cas d'urgence.

Les tunnels sont visités de temps à autre par les ingénieurs d'Infrabel, sans interruption de circulation. «Nous devons rester très vigilants. Dans ce genre de situations, des "factionnaires" sont postés de part et d'autre du tunnel. Ils observent le trafic ferroviaire et préviennent lors d'un passage de train, à l'aide d'un talkie-walkie par exemple», indique Jean-François Lenaers.
Ce sont autant de mesures de sécurité bien nécessaires, qui rappellent à quel point il est inconscient de s’y aventurer, pour le commun des mortels.