Willy Demeyer: «Nous sommes disposés à des changements radicaux mais...»
À Liège, le bourgmestre PS Willy Demeyer voit tout le monde depuis 8 jours pour constituer sa majorité. Une repasse est prévue cette semaine et le PTB en fera à nouveau partie. Au PS, on pose des questions, on note tout et on n’exclut rien. Dans un premier temps. Le PTB dans l’attelage? «Pourquoi pas?»
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Publié le 22-10-2018 à 07h34
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Difficile de faire la part des choses entre communication politique et bonne volonté. De part et d’autre, d’ailleurs.
Officiellement, le bourgmestre PS Willy Demeyer ne ferme aucune porte et consulte scrupuleusement chaque groupe. Et officiellement, le PTB ne veut pas déjà conclure que, décidément, le PS ne changera jamais.
Mais tout de même, ce qui vient tout de suite sur la table lors de la première rencontre, c’est un «cap’ou pas cap’»: le PTB veut diviser en deux le salaire du bourgmestre et met Willy Demeyer au défi de passer à l’acte. Le bourgmestre ne dit pas non. «Je ne suis pas un homme d’argent. J’ai abandonné mon indemnité de sortie quand j’ai quitté la Chambre.» Mais la moitié qu’on laisse, elle rejoint quel article budgétaire, exactement?
Entre le PS et le PTB, les échanges naviguent dans ce registre-là. Un PTB qui veut marquer la rupture et un PS qui veut avancer mais sur du concret, du réalisable.
À propos de changement
« On attend une remise en question du PS, qui a longtemps géré avec le cdH. Sur Publifin, sur l’augmentation de la pauvreté… Mais on entend beaucoup parler de continuité, de rester à l’équilibre. Les discussions continuent, c’est positif. Mais après une rencontre, on est resté sur notre faim», résume Sophie Lecron, tête de liste PTB.
«Nous sommes disposés à des changements radicaux », oppose Willy Demeyer. « Mais quand le PTB en appelle par exemple à la désobéissance civile, on veut savoir ce que ça veut dire concrètement. Si ça veut dire être hors-la-loi, alors on le fait déjà avec la salle de consommation à moindre risque (le centre Tadam). Mais ça ne peut pas être un slogan. Ça se construit. »
Imposer 30% de logements sociaux dans les nouveaux projets immobiliers, un slogan? «Pas du tout. Dans le projet d’écoquartier à Coronmeuse, il y a plus de 1350 logements à construire dont 90% de logements de standing et 10% de logements moyens. Nous, on dit, dans ces gros projets privés, la Ville peut imposer 30% de logements sociaux », poursuit Sophie Lecron. Les transports gratuits? «Faisable!» Le PTB évoque Dunkerque ou Tallinn (Estonie). «En plus, ça attire de nouveaux habitants.»
Willy Demeyer écoute et note. Il se dit prêt à tout examiner. « Poser des questions, cerner les projets… J’applique la technique du libre-examen et ça marche très bien. Le PTB dans l’attelage? Pourquoi pas. On verra.»