Liège: le PTB bombe le torse
Les résultats complets se faisaient toujours attendre hier soir à Liège. Premier constat provisoire: le PS, le cdH et le MR reculent. Le PTB pète le feu.
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Publié le 14-10-2018 à 01h00
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À Liège, il fallait encore prendre les chiffres avec de grosses pincettes hier soir. On disposait d’un peu plus de 20% des résultats issus des 60 bureaux de dépouillement. Ce qui ressort dans un premier temps, c’est un tassement de la majorité PS-cdH.
En 2012, le PS gagnait un siège (de 21 à 22) et le cdH conservait ses 7 conseillers, ce qui permettait à la coalition de se reposer sur une majorité de 29 sièges sur 49. Cette fois, si le PS perd 6,4% (31,55%, avec 6 036 voix), le cdH semble en perdre un peu plus (-7,5% avec 1 231 voix). Ce qui devrait au minimum fragiliser le tandem si les premiers chiffres devaient se confirmer.
Et le MR? Ou plutôt le «MR pour Liège»? Il piaffe. En 2012 déjà, il avait été plus ou moins question de changer d’attelage. Mais puisque le cdH n’avait pas reculé, le bourgmestre Willy Demeyer avait maintenu l’alliance rouge-romaine.
En 2018, la tête de liste MR et présidente du Sénat Christine Defraigne ne s'est pas contentée d'appels du pied. Le courant ne passe pas mal avec Demeyer qui n'a plus à se mesurer avec Didier Reynders sur son territoire. Et elle, elle se présente « comme la seule alternative possible, le seul rempart contre les extrêmes qui menacent notre ville ». Et que fait le MR? Hier soir, il affichait lui aussi un léger fléchissement (-3,4%, 3 404 voix). Conservera-t-il ses 11 sièges?
Quant au PTB, «comme on dit chez nous, oufti… », résumait Raoul Hedebouw hier soir devant ses militants, alors qu'il poussait la liste depuis la 49e place. Le PTB avait décroché deux sièges en 2012. Il progresse cette fois de 10% et une chique (de 6,50 à 16,70%, 3 197 voix) et pourrait donc s'installer bien plus confortablement dans la salle du conseil. Y compris, qui sait, dans une majorité avec le PS. Pour la coopérative Vega, c'est a priori le statu quo: il conservera sans doute le siège occupé depuis 6 ans par François Schreuer.
Vert Ardent prend bien ses marques
Écolo n’a plus présenté de liste à proprement parler. C’est la nouvelle formation Vert Ardent (50% Écolo, 50% citoyens) qui a tenté une nouvelle approche. Concluant? La liste de la conseillère communale Caroline Saal ne démérite pas puisqu’elle fait mieux qu’Écolo en 2012 (autour de 14 %, 2 711 voix). Rien ne permet d’écarter un scénario «barre à gauche», où Vert Ardent rejoindrait le PTB et le PS au collège.
Au demeurant, vu le très faible taux de dépouillement, peu de têtes de liste se sont risquées à prendre la parole hier soir pour tirer les leçons du scrutin, crier victoire, dézinguer l’adversaire (ancien ou nouveau) ou lancer des œillades à gauche ou à droite.
Enfin, que les trois partis traditionnels reculent ou stagnent ne peut pas vraiment surprendre: c’est une tendance lourde qui dépasse les frontières de Liège. Et ici, il prend une résonance particulière avec l’affaire Publifin. À suivre, bien entendu.