Des listes Vega aux élections? «Nous ne sommes pas sûrs d’y aller»
La coopérative politique Vega, qui compte un conseiller communal à Liège et un autre à Trooz, aimerait endosser un rôle de poids lors des élections communales d’octobre. Mais elle souhaite parvenir à rassembler 250 militants avant de se lancer.
Publié le 22-03-2018 à 08h50
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Avec un score honorable de 3,60% des suffrages et l’arrivée d’un élu au conseil communal, François Schreuer en l’occurrence, Vega avait soufflé un vent de fraîcheur sur la politique liégeoise, en 2012. Une mandature plus loin, la coopérative politique dresse un premier bilan mais surtout, elle ne sait pas encore si elle se présentera au scrutin d’octobre 2018, tant à l’échelon communal que provincial.
Vega s'octroie un délai jusqu'en mai pour répondre à cette question. Constituée à présent d'une cinquantaine de membres actifs, la coopérative politique aimerait parvenir à augmenter substantiellement ses effectifs. «Si nous ne parvenons pas à rassembler 250 personnes qui s'engagent activement dans la prochaine campagne électorale, nous mettrons un terme à l'expérience Vega», annonce-t-elle.
Il s'agit là «d'une posture d'humilité», selon François Schreuer. «Un nombre suffisant de nos concitoyens considère-t-il que la poursuite de Vega est souhaitable?» Si tel n'est pas le cas, la coopérative estime qu'elle ne sera plus en mesure de peser sur la politique liégeoise, celle des Communes où elle aimerait se présenter ou celle de la Province.
Deux élus, un à Liège, l’autre à Trooz
Le groupe compte actuellement deux élus: François Schreuer à Liège et Olivier Baltus à Trooz, ce dernier ayant rejoint Vega au printemps 2017. «Si nous nous présentons, nous aimerions déposer une liste dans trois ou quatre communes, mais aussi au niveau provincial dans chaque district de l'arrondissement de (Liège Fléron, Saint-Nicolas, Seraing, Liège et Visé)», explique François Schreuer. Vega se lancera pleinement dans la course électorale ou ne le fera pas, donc.
Très actif dans l'opposition durant la mandature, François Schreuer fut aussi bien seul pour étudier, traiter et se positionner sur les dossiers politiques. La coopérative est donc condamnée à grandir ou à cesser ses activités, sous peine de ne pas pouvoir continuer à travailler dans de bonnes conditions. Pour saisir cette posture, «il faut comprendre notre différence avec les autres partis. Nous ne bénéficions pas de financement public, donc pas de locaux, pas de permanents, pas de centre d'étude, etc.», explique le Liégeois.

Sans forcément endosser le rôle de membres actifs, une septantaine de personnes issues de tous horizons (académique, culturel, entrepreneurial, associatif, artistique, etc.) ont exprimé officiellement leur souhait de voir Vega poursuivre ses activités, au regard de l’apport de la coopérative à la politique liégeoise, ces dernières années.
Très actif sur les bancs de l’opposition
Les responsables de Vega estiment en effet pouvoir défendre un bilan solide, «exceptionnel même, pour un parti d'opposition». Au conseil communal de Liège, le «groupe» s'est montré très actif sur les dossiers relatifs à la mobilité et à l'aménagement de l'espace public, notamment. Le parc du Ry-Ponet, la sauvegarde du Centre pour enfants infirmes moteurs cérébraux en Coronmeuse, l'opposition au projet Médiaciné, l'instauration d'une alimentation bio dans les cantines scolaires sont quelques exemples de débats dans lesquels Vega a pesé dans la balance.
Face à cette incertitude, les observateurs politiques pourraient se demander pourquoi Vega, en tant que coopérative «au confluent du socialisme et de l'écologie», ne rejoint pas le mouvement écocitoyen Vert Ardent, qui rassemble Écolo, le Mouvement Demain, des citoyens engagés et le Parti Pirate… lequel vient de suspendre son soutien en raison de fortes dissensions.
«Le cadre ne nous convient pas», explique François Schreuer. «En 2016, nous avons proposé à Écolo de se présenter avec une liste commune, sans jamais avoir obtenu de réponse. C'est alors qu'est né le mouvement écocitoyen», baptisé Vert Ardent entre-temps.
Vega a fait face à des divergences de vue en interne ces dernières années, Vert Ardent n'est pas épargné non plus. « J'espère pour eux qu'ils vont se ressaisir. Je pense qu'Écolo a torpillé une chance quasi historique de participer à une majorité alternative de gauche à Liège», lâche François Schreuer. Voir cette opportunité potentiellement passer sous le nez des écolos, il en est « presque triste pour eux».
La destinée de Vega n’en est pas moins incertaine. «À l’heure actuelle, nous ne sommes pas sûrs d’y aller», résume Olivier Baltus. La coopérative remet définitivement son sort entre les mains d’un potentiel soutien citoyen.