Romina a changé de vie pour peindre des chiens: «Même les moches, je les trouve beaux»

Installée à Dalhem, en région liégeoise, Romina De Gregorio a complètement réorienté sa carrière pour se consacrer à la peinture canine. Son univers est constitué de couleurs, d’émotions et de beaucoup de passion.

Benjamin Hermann
Romina a changé de vie pour peindre des chiens: «Même les moches, je les trouve beaux»
Romina De Gregorio aime mettre de la couleur et des émotions dans ses œuvres. ©ÉdA Hermann

Évoquer la peinture animalière fait inévitablement penser à cette vieille scène de chasse, sans doute une croûte, qui prend la poussière chez une arrière-grand-tante. Romina De Gregorio, une artiste qui a installé son atelier à Dalhem en région liégeoise, offre à la peinture canine un sacré coup de jeune.

Voilà quelques mois qu’elle a choisi de se consacrer entièrement à cette discipline. «Après seize ans dans le monde de l’édition, j’ai eu envie de construire quelque chose pour moi, d’ambitieux et de fort. Je sentais que j’avais une force créative en moi», explique-t-elle.

Amatrice de peinture, adepte du dessin, elle s’est lancée dans une formation durant cinq mois «chez un Meilleur Ouvrier de France à Versailles», histoire d’y apprendre ses gammes. «Ça se passait super bien, mais c’était très technique. Une fois de retour à la maison, il me manquait l’aspect créatif», se souvient-elle.

La passion se transforme en belle histoire

Romina De Gregorio a alors choisi de laisser libre cours à sa passion dévorante pour le meilleur ami de l’Homme. Voici une bonne année, «sans aucune arrière-pensée, j’ai commencé à peindre des chiens, puis à partager mon travail sur Facebook. Et j’ai vu de belles réactions». Notamment des encouragements venus de l’étranger, qui lui ont donné envie de persévérer.

C’est alors que la passion s’est transformée en belle histoire. La Dalhemoise s’est adressée à Job’in, un incubateur qui permet aux entrepreneurs créatifs de lancer leur activité. «Je n’y croyais pas moi-même, mais j’ai vu des étincelles dans les yeux de ma conseillère. Pour la première fois, quelqu’un en dehors de mes proches croyait en mes créations, même si elles s’apparentent à un OVNI.»

 Parmi les dernières réalisations de Romina De Gregorio, ce lévrier.
Parmi les dernières réalisations de Romina De Gregorio, ce lévrier. ©ÉdA Hermann

Il n’a pas fallu longtemps à Romina pour remporter son petit succès. Ces derniers mois, des commandes de toiles ont déjà été expédiées vers la Belgique, la France, le Royaume-Uni, le Portugal, Chypre, la Russie, les États-Unis, l’Australie. «Cet accueil positif m’a aidée à trouver une légitimité dans mon travail. Comme tout entrepreneur créatif, il m’est arrivé de me poser des questions», reconnaît-elle.

L’artiste a petit à petit peaufiné son style, ou sa «patte, sans mauvais jeu de mots», comme elle le glisse elle-même. Il s’agissait tout d’abord de nommer le concept. Son travail se nomme désormais «Artydog» et comprend des toiles, des peintures sur papier, mais aussi un assortiment de tasses, magnets, calendriers et autres objets.

La forme s’avère très caractéristique, avec ses couleurs vives. «Le chien, je ne veux pas le rendre humain. Je l’aime en tant que chien», exprime-t-elle. «Énormément de choses passent dans leur regard. Ils ont en plus un élément très expressif, que j’aime valoriser: leurs oreilles. Des oreilles relevées, une des deux qui pend un peu et c’est le jackpot au niveau expressivité.»

Cette envie de peindre des chiens, naturellement, provient de la grande affection qu’éprouve Romina De Gregorio pour eux. «Le chien peut être moche, je vais quand même le trouver beau», assure-t-elle.

Une histoire d’amour de dix-sept ans

Pour réaliser ses peintures, Romina demande aux maîtres de lui envoyer une série de photos. «Cela me permet d’avoir des indications sur la texture du poil, les oreilles, etc. Si les photos ne conviennent pas, je donne quelques indications. Et les gens habitent dans la région, ils sont les bienvenus avec leur chien à l’atelier évidemment.»

Au commencement, tout est parti d’une «histoire d’amour avec mon propre chien, qui a vécu dix-sept ans avec nous. Il m’a apporté énormément». Paradoxalement, elle n’a plus de chien aujourd’hui. «Nous avons un chat de vingt ans. Mon mari ne veut pas de chien, tant que le chat vit. Je compense peut-être un manque en peignant les chiens des autres», sourit-elle.

Les commandes affluent aujourd’hui des quatre coins du globe. «C’est une chance», mesure Romina. Une chance qui se provoque avec l’envie, le talent et la passion.

www.artydog.dog

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