Comme les Parisiens, les Liégeois peuvent désormais jardiner en ville
Une nouveauté fait son apparition à Liège: le «permis de végétaliser». Avec l’obtention de ce document, les Liégeois vont pouvoir installer eux-mêmes des plantations dans la cité, dans l’esprit des Incroyables comestibles.
Publié le 07-04-2017 à 16h26
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Chacun connaît le bon vieux permis de bâtir. Il existe désormais à Liège un permis de végétaliser, que les citoyens peuvent officiellement solliciter et qui leur permettra d’installer en ville leur jardinière, leur bac, voire leur parterre.
Ce dispositif a été lancé depuis quelques jours par le collectif des Incroyables comestibles de Liège, en partenariat avec la Ville et le Centre liégeois du Beau-Mur, une ASBL qui encourage les initiatives citoyennes et participatives.
La délivrance de ce permis permettra à tout citoyen ou groupement d’installer des plantations comestibles, dans la philosophie des Incroyables comestibles. Ce mouvement, né en Angleterre en 2008, prône la mise à disposition de petits potagers urbains. L’idée ne consiste certainement pas à «privatiser» l’espace public pour accaparer un lopin de terre, mais bien d’inviter tout un chacun à se servir des aliments et à s’approprier le dispositif.
Dans l’esprit des Incroyables comestibles
Les Incroyables comestibles ont fait leur apparition à Liège en 2013. Ils faisaient parties des moteurs de l’Incroyable Passerelle, cette chouette expérience menée au pied de l’ouvrage d’art liégeois, à savoir l’installation de plantations comestibles durant une bonne partie de l’année 2016.
«À la suite de l’Incroyable Passerelle, un dialogue s’est instauré avec la Ville, qui a abouti à la naissance du permis de végétaliser», se réjouit Émilie Thomas, animatrice du centre liégeois du Beau-Mur. «Clairement, nous nous inspirons de l’expérience parisienne.» La capitale française a mis en place de tels permis de végétaliser en 2015 «et c’est un vrai succès. Ils ont enregistré 2500 demandes».

À Liège, une charte s’apprête à être concoctée, qui encadrera quelque peu les engagements des citoyens participants. Une liste de fleurs et plantes recommandées devrait également voir le jour. «Nous voudrions proposer une sorte de kit de démarrage», explique Émilie Thomas.
La seule consigne à respecter consiste à planter des végétaux comestibles. «Si on mélange les comestibles avec des plantes qui ne le sont pas, ça risque de poser des problèmes», glisse Émilie Thomas. Quelques légumes relativement faciles à faire pousser et à entretenir devraient donc apparaître, dès la fin du printemps: salades, radis, roquette, tomates, haricots, maïs, mais aussi des fleurs comestibles comme les capucines, etc.
Un mois pour obtenir son permis
Les habitants ou groupements de citoyens qui aimeraient installer de petits potagers peuvent s’adresser au Beau-Mur, qui se chargera des formalités avec la Ville. «Plutôt que les trois mois habituels pour la délivrance d’un permis, la Ville s’engage à donner une réponse dans un délai d’un mois. Mais attention, introduire une demande ne signifie pas qu’elle sera acceptée», prévient-elle.
Cela étant, l’esprit du permis de végétaliser invite plutôt à l’initiative citoyenne, à la verdurisation de la ville, au partage des denrées alimentaires, à la création du lien social et l’amélioration du cadre de vie. Il ne s’agit en aucun cas de «fliquer» les détenteurs d’un permis.
Une première évaluation sera établie à la fin de la saison, en octobre. En cas de succès, les permis de végétaliser devraient être reconduits. On ne peut que leur souhaiter le même succès qu’à Paris, pour que tout le monde y gagne: les habitants, la ville, l’environnement.
Intéressé? Les demandes peuvent être adressées par mail à l’adresse animation@beaumur.org.