Ils ont inventé Takattak, un jeu pour soigner son esprit de répartie
La Liégeoise Geneviève Smal et le dessinateur louviérois Sullivan Hismans ont mis au point le jeu de société Takattak. Pour vous aider à répondre du tac au tac lorsqu’on vous lance une pique…
Publié le 12-03-2014 à 17h26
«Mais bon sang, pourquoi ne lui ai-je pas répondu cela au lieu de ne rien dire?» Combien de fois ne s’est-on pas posé cette question, après une phrase assassine ou une humiliation qu’on nous a infligée… C’est précisément dans le but d’outiller l’esprit de répartie des gens que Geneviève Smal et Sullivan Hismans viennent de lancer leur jeu de société à base de cartes, Takattak.
Comédienne et professeur de déclamation, la Liégeoise Geneviève Smal s’est spécialisée depuis quelques années dans les formations pour aider les gens à prendre la parole en public. «Parmi les idées que je développe, il y a celle qui consiste à développer son esprit de répartie. Lorsqu’on vous lance une pique, il est intéressant de pouvoir répondre rapidement. Cela va vous donner plus d’assurance, mais aussi augmenter votre estime auprès de vos amis», note Geneviève Smal.
Le jeu de cartes s’est progressivement introduit au sein de ses formations, pour permettre de s’exercer à l’esprit de répartie. «Mais un jour, j’ai eu cette idée un peu folle d’en faire un vrai jeu de société», à destination du grand public, voire des entreprises qui le souhaitent.
Le jeu et ses 52 cartes ont été conçus visuellement et dessinés par Sullivan Hismans, lequel a déjà suivi une formation auprès de Geneviève Smal. «J’avais envie que les dessins correspondent à l’esprit de répartie défendu par Takattak, que ce soit spontané et que chacun puisse s’y reconnaître», commente-t-il.
Pirouette, autodérision, insolence, vérité ou compliment
Le principe du jeu est le suivant: un «attakeur» tire une carte sur laquelle est écrite une pique. Les autres joueurs doivent ensuite trouver une réplique le plus rapidement possible, en fonction de la consigne qui tirée au sort: une pirouette, de l’autodérision, de l’insolence, la vérité ou un compliment.
Takattak est un jeu de société, bien entendu. Mais son apport peut s’avérer utile dans la vie de tous les jours, assurent ses concepteurs. «Lorsqu’on vous lance une pique, il vous suffit de penser aux catégories du jeu. Si vous décidez de répondre par autodérision, par exemple, cela restreint déjà le champ de vos pensées et vous trouverez une réponse beaucoup plus facilement. Cela paraît compliqué, mais avec un peu d’entraînement, votre esprit de répartie se développe véritablement.»
Geneviève Smal et Sullivan Hismans ont fait le choix de ne pas soumettre leur jeu aux grandes sociétés d'édition. Celui-ci est donc disponible pour 15€ via takattak.com «et prochainement sur Amazon», annonce la conceptrice. Il se distribue également via un principe de viralité: «lorsque vous possédez le jeu, vous êtes un takleur. Si une personne de votre région souhaite le recevoir, elle pourra passer par vous». À noter que Takattak a été édité à raison de 5000 exemplaires.
Bientôt une version « clichés racistes, sexistes et homophobes »
Plusieurs développements et de nouvelles déclinaisons du jeu devraient prochainement voir le jour. C'est ainsi qu'une version mobile de Takattak sera disponible sous peu, permettant aux possesseurs de tablettes ou smartphones de jouer.
Parmi les projets des concepteurs figure aussi une version consacrée aux piques à caractères raciste, sexiste et homophobe. «Nous envisageons aussi de créer une version "intello", avec laquelle les participants seront amenés à répondre en alexandrins, en faisant des rimes, etc.»
Enfin, une version de Takattak pour les enfants devrait voir le jour, «ce qui leur permettra de répondre intelligemment aux attaques dans la cour de récréation».