Herstal: les supermarchés obligés d’aider les démunis
En matière d’action sociale, la commune d’Herstal a innové en inscrivant dans le nouveau permis d’exploitation du magasin «Carrefour» une obligation de donner ses invendus aux démunis.
Publié le 12-07-2012 à 13h03
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Cette initiative est à mettre à l’actif du député européen et bourgmestre d’Herstal, Frédéric Daerden. «Dans le cadre de mon action d’eurodéputé, j’ai été confronté au problème d’aide alimentaire, explique le fils de «Papa». Dans ce contexte, j’ai rencontré les banques alimentaires qui m’ont fait part de leurs problèmes, tant au point de vue financier qu’au niveau des stocks.»
L’envie d’aider les associations était donc présente dans le chef du bourgmestre. «Quand il a fallu renouveler le permis d’exploitation du Carrefour d’Herstal, je me suis dit qu’il fallait saisir l’opportunité, poursuit-il. Le Collègue communal a donc inscrit dans le nouveau permis une obligation de mettre les invendus à la disponibilité des associations.»
Une décision qui permet d’éviter les gaspillages. «La grande surface doit s’organiser en interne pour pouvoir stocker la nourriture invendue dans un espace tampon, détaille Frédéric Daerden. Libre aux associations de venir les chercher par après.» Deux associations («Espoir et fraternité» et «La cordée») se sont déjà montrées intéressées.
Bientôt la même action ailleurs en Wallonie ?
Si cette mesure n’est actuellement effective que dans une grande surface d’Herstal, l’objectif est bien de l’étendre dans toute la région liégeoise. Et pas seulement. «Nous allons inscrire cette obligation à chaque renouvellement de permis des moyennes et grandes surfaces d’Herstal, explique fièrement le bourgmestre. Mais je peux déjà dire que plusieurs collègues m’ont contacté pour lancer le même projet dans leur commune respective.»
Difficile cependant de savoir quelles seront les grandes surfaces concernées. «Pour inscrire cette obligation, il faut qu’un permis arrive à échéance», détaille Frédéric Daerden.
Une mesure qui ne fait pas l’unanimité
Si Frédéric Daerden se réjouit de cette nouvelle mesure, ce n'est pas le cas de tout le monde. Herman van Breen, délégué national d'ATD Quart Monde en Belgique, a réagi chez nos collègues de la rtbf. «On leur donne des miettes qui tombent et puis on leur dit de se débrouiller avec.»
Une réaction que regrette l’eurodéputé liégeois. «Évidemment que ce n’est pas révolutionnaire mais je trouve cette réaction très défaitiste. Ce n’est pas avec un magasin que nous allons régler le problème, mais l’envie d’étendre la mesure est bien présente.»