Vaccins: Mithra pourrait «enflaconner» 20 millions de doses par an
À Flémalle, la ligne d’injection stérile est prête. Mithra est disponible pour mettre du vaccin dans des milliers de flacons.
Publié le 06-04-2021 à 17h40
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En des temps moins pénibles, on aurait pu l’appeler «la cage aux fioles»: c’est une Groninger, une machine de remplissage pour seringues, flacons d’injection, etc. Le bloc stérilisé et son contenu ne sont accessibles qu’au travers de hublots dans lesquels sont enchâssés des gants XXL. Des doses vaccinales pourraient y défiler en rangs serrés dans quelques semaines.

À la fin du mois d’avril, l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé viendra en effet contrôler cette ligne d’injection stérile sur le site de recherche, de développement et de production de Mithra CDMO, à Flémalle.
Si feu vert il y a, il prendra la forme d’une accréditation (certification «Good Laboratory Practice»). Avec cette autorisation, Mithra pourrait alors recevoir en grand volume des vaccins contre le coronavirus. Avant de les mettre en «bouteille», de les conditionner et de les livrer prêts à être injectés.

Quel vaccin?
Le site de Flémalle ne produira pas de vaccin. Mithra est en discussion avec les firmes qui sont actuellement productrices d’un des produits. Plutôt Pfizer? Johnson & Johnson? Ou l’allemand Curevac? Lequel de ces liquides viendra alimenter la cuve de 150 litres en amont de la chaîne d’injection stérile?
Ça se discute en ce moment. Le nouveau patron de Mithra Leon Van Rompay (qui a remplacé l’ex-CEO François Fornieri en février dernier) n’est pas chaud pour griller les négociations en cours avec les donneurs d’ordre, pas plus que le chargé des relations extérieures Jean-Manuel Fontaine.
«Nous sommes prêts, quel que soit le partenaire, quelle que soit la demande, quel que soit le format. Mais si notre ligne d'injection stérile, pour l'instant totalement disponible, est dédiée à 100% aux vaccins, le potentiel de production est de 20 millions de doses par an. Soit deux fois la population belge », confirme Jean-Manuel Fontaine.

«Les quantités de doses livrées par l’Europe pourraient être plus importantes. On en reçoit 130 000 de l’Europe pour une semaine.» Ici, la capacité pourrait être de 200 000 dans le même laps de temps. De quoi contribuer à booster les quantités disponibles dans les centres de vaccination.
Jean-Manuel Fontaine, chargé des affaires scientifiques et des relations extérieures, confirme: «C’est ce qui manque au niveau européen: cette capacité d’injection, de remplissage est un élément critique, parmi d’autres. Nous sommes disponibles», insiste-t-il.
Cette fameuse ligne flémalloise est techniquement capable de traiter 200 fioles par minute. «Mais c’est comme pour les voitures: ce n’est pas parce qu’elles peuvent faire du 200 km/h qu’il faut les pousser à 200 tout le temps. On devrait produire de 7 000 à 8 000 fioles par heure», explique Renaat Baeg, directeur de production chez Mithra. Et dans chaque fiole, selon les formats des firmes pharmaceutiques (Pfizer, Moderna, AstraZeneca, etc.), on compte 5, 6 ou 10 doses.