USA 2020, J-48 | Des Flémallois de Caroline du Sud nous racontent leur État, là où la polémique fait rage en ligne
L’engouement pour l’élection présidentielleest plus fort que d’habitude en Caroline du Sud. Mais les tensions aussi
Publié le 16-09-2020 à 07h00
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En émigrant aux États-Unis, en 1987, Jean-Louis Ledent, 63 ans, originaire de Flémalle-Grande, et son épouse Yvette, 59 ans, originaire de Beaufays, ont réalisé leur «rêve américain».
Diplômé de l’école d’hôtellerie de Liège en 1977, exploitant un restaurant à Huy, «où nous étions avec notre petite fille, Géraldine, nous avons répondu à une annonce demandant un chef cuisinier a Champaign Illinois. Après un an de paperasses et d’interviews, et une autre petite fille, Amandine, nous avons été choisis», explique Jean-Louis.
Et c’est le grand départ pour les USA. Et en même temps, l’adieu à la Belgique, «un beau pays mais trop petit pour nous, sous l’angle des distances, mais aussi des mentalités».
Depuis lors (cf. ci-dessous), le couple a vécu une belle aventure professionnelle… qui se prolonge.
Basculement en vue?
L'engouement pour les élections? « C'est la première fois que nous ressentons cela depuis que nous sommes aux States, confient-ils. C'est «le» sujet de conversation de beaucoup de personnes, spécialement sur les réseaux sociaux».
En Caroline du Sud en particulier, «un État républicain, cela pourrait changer».
C’est que l’appréciation du président Donald Trump s’est beaucoup modifiée en quatre ans, selon Jean-Louis et Yvette: «En 2016, quand il s’est présenté, il était «différent». Arrogant certes mais beaucoup se sont dits: et pourquoi pas? Avec toutes ses promesses et ses attitudes, il a montré un tout autre aspect de la politique. On pense que l’opinion des gens a bien changé à la suite de ses fausses promesses et mensonges quasi-quotidiens. Mais d’un autre côté, on voit toujours de fervents supporters qui semblent ne pas être touchés par ces actions.»
Conversations violentes
Car, autre constatation du couple, la tension est également plus forte que d’habitude: «Dans les conversations, les gens ont une certaine gêne à dire s’ils sont démocrates ou républicains. Mais en ligne, ils se lâchent.»
Au point que, sur les réseaux sociaux, «nous avons coupé les relations «d’amitié» avec un certain nombre de personnes, car les conversations devenaient trop violentes.»
Jean-Louis et Yvette sont ainsi témoins des oppositions entre «ceux qui respectent les directives et les conseils des spécialistes, face à la pandémie de coronavirus; et d’autres qui les refusent, parce qu’elles vont à l’encontre de leurs libertés et de leurs droits.»
Mêmes divergences sur la violence, policière pour les unes, des émeutiers pour les autres; ou sur le contrôle des armes: «Il n’y a en fait pas de contrôles sérieux. Et comment croire à des protestations «amicales» quand les gens sont armés?», interrogent-ils.
Racisme
En Caroline du Sud, «on peut ressentir une forme de racisme, et là à nouveau, à notre sens, davantage maintenant qu’il y a quelques années. Et c’est dû sûrement à l’ambiance politique générale.».
Jean-Louis confie «parfois dire à ma femme que je ne voudrais vraiment pas être Noir à cette époque quand on voit la manière dont certains d’entre eux sont traités. Et même si on sait que, quelle que soit notre race, il y a partout des bons et des mauvais.»
En bref…
«Ça finira par se refroidir» Donald Trump n'est pas resté longtemps en Californie, comme prévu, lundi. Mais le président des États-Unis a interloqué, en évoquant, à propos des incendies de forêts qui font toujours rage, des «arbres (qui tombent), (et qui) deviennent très secs après 19 mois. Et ils explosent. Ils peuvent exploser». Et en annonçant que «ça finira par se refroidir», aux contradicteurs qui incriminaient le réchauffement climatique plus que la gestion des forêts.
Sally Son adversaire démocrate, Joe Biden, a rapidement réagi en qualifiant le locataire de la Maison-Blanche de «pyromane», et annonçant d'autres incendies et ouragans si rien n'est fait contre le réchauffement climatique. Ce mardi, l'ouragan Sally menaçait le sud-est, avec des vents jusqu'à 155 km/h.

SituationEn bordure de l’Atlantique, la Caroline du Sud est voisine de la Caroline du Nord et de la Georgie.
Sa plus grande ville, Columbia, est sa capitale.
PopulationLa Caroline du Sud compte 4,7 millions d'habitants, dont 76% vivent en ville, et dont 27,9% sont Afro-Américains
Elle rapportera 9 grands électeurs le 3 novembre 2020. Pour l'emporter, il en faut 270 sur 538.
PolitiqueLe gouverneur, Henry McCaster, est républicain. Il a succédé en 2017 à Nikky Haley, nommée ambassadrice aux Nations-unies.
L’État envoie 7 députés et 2 sénateurs à Washington
Résultat 2016Donald Trump 55% — Hillary Clinton 41%