Bientôt 2 000 € pour les chiens d’accompagnement
Les chiens d’accompagnement pour personne handicapée vont bientôt bénéficier d’une aide régionale. Actuellement, les ASBL de dressage doivent tout assumer sur fonds propres.
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/74DADWXQHVB3VKFZLD7AEGVYDI.jpg)
Publié le 26-06-2017 à 07h07
Comment un chien peut-il soulager le quotidien des personnes handicapées? Tout simplement en participant à une série d’actes que les personnes en chaise roulante sont dans l’incapacité de réaliser: ouvrir une porte, un interrupteur, ramasser un téléphone, déshabiller la personne… les chiens d’aide sont capables de répondre à une cinquantaine d’ordres. Malheureusement, ils ne sont pas encore officiellement reconnus au même titre que les chiens pour malvoyants et aucun subside n’est alloué aux associations qui dressent ces chiens.
Pourtant le dénouement semble proche puisque le gouvernement wallon s’apprêterait à modifier la loi, ce qui permettrait de soulager les associations qui forment ces chiens sur fonds propres.
C'est le cas de l'ASBL Os'mose, installée à Tilff, en région liégeoise. Chaque année, l'association forme 5 chiens dont la prise en charge coûte 12 000€. Un montant essentiellement soutenu par des clubs service et d'autres actions de collecte. «Avec la reconnaissance, on devrait pouvoir obtenir 2 000€ par chien, espère Vanessa Wey, fondatrice de l'ASBL avec des membres de sa famille et employée par Os'mose. Ce sera une bouffée d'oxygène. Car devoir courir après l'argent, c'est lourd. On donne chaque année 5 chiens, ce qui veut dire qu'il y a 60 000€ à chercher.»
L'éducation d'un chien prend deux années. Deux années au cours desquelles, le chien, généralement un Golden Retriever, est mis en pension auprès de bénévoles. La famille d'accueil s'occupe de l'animal et l'emmène partout afin de le socialiser au maximum. «On demande à la famille d'accueil d'être volontairement fainéante et maladroite, de laisser tomber des choses, de demander au chien d'ouvrir les portes, d'aller chercher une canette dans le frigo. Il faut se rapprocher au plus près de la vie de handicapé. Il faut aussi être en permanence avec le chien pour instaurer une complicité mais il faut aussi que le chien puisse rester seul.»
Au quotidien, ce sont les familles qui assurent l’éducation du chien qu’ils prennent en charge dès l’âge de deux mois. Ensuite, chaque samedi, il faut passer au centre de dressage à Tilff. Et c’est l’ASBL qui prend ainsi tous les frais en charge (achat de l’animal, soins vétérinaires, nourriture…).
Ensuite, à partir d'un an et demi, le chien est progressivement mis en relation avec la personne handicapée. «Elle vient sur le terrain d'entraînement, on lui laisse le chien une journée, puis deux…» Progressivement, le transfert s'effectue. Jusqu'à ce que le chien soit remis au chaisard. «Mais le chien appartient toujours à l'association. On peut ainsi le reprendre s'il est mal entretenu.» Ce qui n'est jamais arrivé qu'à une seule reprise sur la centaine de chiens qui ont été confiés et qui simplifient la vie d'une centaine de personnes handicapées.
«Flocon a changé ma vie»
L’arrivée de Flocon a changé le quotidien de Théo. La vie est plus simple et le regard des autres a évolué.

Être porteur d'un handicap, c'est aussi devoir affronter le regard des autres. Alors, lorsqu'on se déplace en chaise roulante, ce n'est pas toujours évident de vivre de manière complètement épanouie. «Le but des chiens d'accompagnement, c'est de permettre à ces personnes d'être autonome un maximum afin qu'elles puissent vivre seules, explique Vanessa Wey. Mais nous parlons d'autonomie alors qu'eux parlent de liberté! Et le fait d'avoir un chien change le regard qu'on porte sur la personne handicapée. Il y a plus de sourires qui sont adressés que des regards d'interrogations.» Cela permet ainsi aux personnes handicapées d'être plus motivées à l'idée de sortir: le chien les aide énormément et ils se sentent moins ostracisés. «L'arrivée de Flocon a changé ma vie, témoigne Théo Smeyers. Il vient partout avec moi, au travail, dans les magasins, à l'hôpital, en vacances…
Mais surtout, il ramasse tout ce qui tombe par terre, il ouvre les portes, il retire mes vêtements, il me tire quand la route monte trop fort. Enfin, il fait mille choses pour moi.»
Théo est extrêmement reconnaissant aux deux personnes qui ont éduqué Flocon. «Merci à toute l'équipe d'Os'mose car je n'ai pas reçu Flocon tout seul, mais avec lui tout un groupe d'amis.»