Adrien Dolimont: embarquement immédiat
Le développement de Liege Airport: c’était une première entrée en matière, ce lundi après-midi, au Parlement pour le nouveau ministre wallon en charge des aéroports wallons.
Publié le 17-01-2022 à 19h15
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Ce lundi après-midi, le nouveau ministre du Budget Adrien Dolimont (MR) a répondu pour la première fois aux questions des députés en commission du Parlement wallon.
En l’occurrence, les questions budgétaires avaient toutes été retirées. L’opposition cdH voulait en effet interroger le ministre sur l’encours budgétaire, sur les engagements pluriannuels du gouvernement et sur la fiscalité automobile. Ce que la conférence des présidents a jugé un poil prématuré, pour un ministre qui a officiellement pris ses fonctions jeudi dernier.
Adrien Dolimont a par contre tout de suite "décollé", avec le dossier des aéroports wallons. Liege Airport, pour commencer.
Stop aux vols de nuit
Liège d’abord, en effet, puisqu’un riverain de Bierset a pu décrocher une audition ce lundi, en tant que primosignataire d’une pétition signée par plus de 1 000 personnes.
Il s’appelle Luc Joachims. Il habite Awans depuis toujours et, au nom de tous ceux qui ont soutenu sa pétition, il formule plusieurs demandes.
En premier lieu, il propose le nom de trois experts scientifiques à entendre sur les conséquences environnementales, sanitaires et sociales liées au développement de l’aéroport liégeois. Luc Joachims attend des députés qu’ils débattent de la possibilité d’arrêter les vols entre minuit et 6 heures du matin. Enfin, il voudrait que les émissions de gaz à effet de serre liées à l’activité aéroportuaire soient intégrées dans la trajectoire wallonne de réduction des émissions.
Experts ou militants?
Majorité comme opposition, les députés wallons de la commission sont a priori tous favorables à auditionner des experts et à débattre des points soulevés par le pétitionnaire. Du moins si les demandes entrent dans les compétences wallonnes, comme le fait remarquer l'Écolo Olivier Biérin (majorité): " Intégrer les émissions de CO2 des aéroports dans la trajectoire climatique wallonne, c'est du ressort de l'Europe. On ne peut pas donner de faux espoirs ".
Le petit couac viendra du groupe MR (petit échauffement pour le nouveau ministre?): Christine Mauel refuse de valider les noms proposés par Luc Joachims. "C'est non. Sur ce dossier, ils ont une position de militants. Pas de scientifiques ", tranche-t-elle.
Qui sont ces experts "militants"? Pierre Ozer, Dr en géographie, chargé de recherches au Département des sciences et gestion de l’environnement de l’Université de Liège. Cédric Leterme, Dr en sciences politiques et sociales, spécialiste de l’e-commerce au Gresea (groupe de recherche pour une stratégie économique alternative). Et Anne-Sophie Evrard: chercheuse à l’Université Gustave Eiffel à Lyon, elle a étudié les conséquences sanitaires liées au bruit.
Welcome on board
"Où est le problème?", s'interroge l'Écolo Olivier Biérin. "On soutiendra ces trois noms. Je suis étonné que le MR remette ça en question. Si on équilibre avec des intervenants en faveur du développement de l'aéroport, ça me paraît acceptable ", dit-il.
Mais la députée MR veut que les personnes à auditionner soient désignées par le bureau élargi, manifestement en contradiction avec un accord de majorité. Et là, c'est le président de séance René Collin (cdH) qui réagit: "Non. On est majeurs et vaccinés. Nous avons entendu le primosignataire. À nous de faire des propositions au bureau élargi."
On croyait que Jean-Luc Crucke était un homme à poigne . Mais, lui, il n’a jamais rien cassé!
Le chef de groupe Jean-Paul Wahl viendra en renfort. Puis la séance sera brièvement suspendue. Et la décision finalement reportée: "Nous trancherons en toute sérénité lors d'une séance ultérieure ", annoncera un peu plus tard Joëlle Kapompole (PS).
Et Adrien Dolimont, dans tout ça? Aussi détendu qu'on peut l'être pour ses premières foulées sur le tarmac parlementaire. Il a rappelé que le gouvernement serait "attentif à trouver un juste équilibre entre le développement économique, les nuisances environnementales et le bien-être des riverains ". Il aura largement l'occasion d'y revenir.
Sinon, "il a cassé un micro", annonce joyeusement René Collin. "On croyait que Jean-Luc Crucke était un homme à poigne . Mais, lui, il n'a jamais rien cassé!"