Beyne-Heusay : un violeur en série écope de dix ans de prison
Le tribunal a prononcé une mise à disposition du tribunal d’application des peines de cinq ans et une interdiction de droits d’une durée de cinq ans.
- Publié le 06-09-2023 à 13h57
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Mike Delmotte, 31 ans, un habitant de Beyne-Heusay, a écopé de dix ans de prison ferme et une mise à disposition du tribunal d’application des peines de cinq ans devant le tribunal correctionnel de Liège devant pour avoir commis trois viols. Le suspect est déjà fort bien connu des autorités puisque depuis sa majorité, il n’a passé qu’une année et demie en dehors d’une prison. Il a d’ailleurs commis ces faits dans le courant de l’année 2022, alors qu’il était censé être sous la surveillance d’un bracelet électronique…
Le 30 mars 2020, alors qu’ils avaient rompu 15 jours plus tôt, l’ex-compagne du suspect s’est rendue à un rendez-vous donné par un mystérieux inconnu. L’homme, qui se prétendait comme étant d’origine africaine, lui a donné rendez-vous à Chaudfontaine. La jeune femme ne trouvait pas l’adresse, le mystérieux inconnu l’a guidée par téléphone après l’envoi d’une photo de l’endroit où elle se trouvait.
La dame s’est retrouvée dans une maison qui était en travaux à la suite des inondations. Un homme blanc qui avait le visage recouvert d’un foulard l’a brusquement enfermée à clé dans la maison. Elle a voulu éclairer l’inconnu avec son GSM, mais celui-ci lui a posé une main sur la bouche et lui a ordonné d’éteindre. Il l’a ensuite violée avant de lui dire de dégager. Peu après, ce même numéro lui a envoyé une photo de sa voiture devant chez ses parents. Un élément ressenti comme une menace. Il est apparu que ce numéro venait d’une carte prépayée achetée par le père du suspect ! Mike Delmotte était employé par la société chargée des travaux dans la maison où les faits se sont produits. Une société qui s’était vue confier les clés de l’habitation. Ces clés étaient, selon les employés et le patron, dans la camionnette utilisée par le suspect. Le téléphone de Mike Delmotte a borné à l’endroit. L’ADN de Mike Delmotte a été retrouvé sur la jeune femme. Ce dernier a alors prétendu qu’il avait entretenu une relation consentie avec la dame…
Multirécidiviste
Le 15 juin suivant, c’est dans une autre maison en travaux gérée par la même société à Embourg qu’une prostituée s’est vue attirée. Le véhicule de la société a également été vu sur place. Mike Delmotte a attrapé la jeune femme par les cheveux et l’a traînée à la cave. Il l’a rouée de coups de poing et de pied. La victime, qui se trouvait sur place avec un accompagnant pour la protéger, a réussi à prendre la fuite. Le suspect a prétendu qu’il était allé à la salle de sport et ne s’était pas rendu sur place. En consultant les caméras de la salle de sport, les enquêteurs ont constaté que le suspect arrivait sur place sans sac de sport, qu’il passait son badge puis faisait demi-tour.
Le 9 août suivant, un certain Romain aurait contacté une prostituée. Le même prénom que celui utilisé pour faire venir une autre dame. Mike Delmotte l’a fait aller dans un château inoccupé, situé rue Neufcour à Beyne-Heusay. Une nouvelle fois, il lui a donné des indications pour se rendre où il le souhaitait. Il l’a attrapée et menacé de l’étrangler. Il l’a violée à deux reprises. La victime a formellement reconnu le suspect. Ce dernier a prétendu qu’il se trouvait au domicile de ses parents, là où il est censé résider, pour assister à l’anniversaire de son père.
En réalité, il a appelé à quatre reprises son père. Selon ses dires, alors qu’il était ivre, il aurait appelé son père qui se trouvait dans la même pièce que lui. Son téléphone a activé l’antenne GSM proche des faits. Lors de sa comparution, Mike Delmotte a totalement nié les faits mis à sa charge. Il a évoqué une cabale montée par une ex et les enquêteurs. L’intéressé a de multiples antécédents. Il a notamment séquestré dans les toilettes et roué de coups sa petite amie âgée de 17 ans qui venait lui rendre visite à Lantin. Mes Jaminon et Stangoni ont relevé que leur client était en contentieux avec les enquêteurs puisqu’il a déposé une plainte au Comité P pour violences policières. Les avocats ont souligné que l’ancienne petite amie de leur client était régulièrement informée par les policiers de tous ses faits et gestes. Le tribunal n’a pas suivi cette version et a estimé les faits établis. Étant donné la hauteur de la peine, le parquet a requis l’arrestation immédiate du condamné. Ce dernier ne s’est pas présenté à l’audience. Le père de Mike Delmotte a averti ses avocats, que celui-ci aurait été hospitalisé la veille du prononcé de son jugement. Le tribunal a fait droit à la demande d’arrestation immédiate.