Liège : L’ancien directeur du banc d’épreuves condamné
Le tribunal a fustigé les comportements de l’intéressé qui a notamment organisé des séances de tirs récréatives
Publié le 20-03-2023 à 11h24
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Jean-Luc Stassen, 65 ans, l’ancien directeur du banc d’épreuves, a écopé d’une peine de trois ans de prison avec sursis pour ce qui excède la durée de la détention préventive pour avoir détourné des armes qui ont été déclarées et facturées comme ayant été détruites, mais aussi avoir détourné des munitions et exploité un stand de tir sans agrément lors de “week-end de tirs récréatifs avec ses amis”, au sein des locaux du banc d’épreuve !
Jean-Luc Stassen a également écopé d’une amende de 1 200 euros. Un employé chargé de l’encodage des armes détruites et qui était au courant des détournements a écopé d’un an de prison avec sursis. Le tribunal a condamné les prévenus de manière solidaire à payer les frais qui s’élèvent à 15 815 euros. La magistrate a totalement blanchi le banc d’épreuve qui n’est en rien responsable des comportements fautifs de son directeur et refusé d’homologuer la transaction proposée par le parquet pour le comptable car les régions, qui font également partie des personnes préjudiciées, n’ont pas été consultées. Pour rappel, les prévenus étaient poursuivis pour des faux, des vols domestiques, des usages de faux et des détournements d’armes et de munitions.
Sentiment permanent de toute puissance
Le directeur était soupçonné d’avoir participé au détournement de deux cent soixante armes qui auraient dû être détruites au sein de l’établissement. Depuis le départ de cette enquête et sa mise sous mandat d’arrêt pendant environ un mois en 2016 après une dénonciation, Jean-Luc Stassen a démenti véhément, par la voix de ses avocats, toute implication dans les faits. Il a déclaré qu’il souhaitait réaliser une sorte de musée avec les armes, une explication balayée par la magistrate.
Le tribunal a souligné que des auditions des témoins, mais aussi de l’instruction d’audience ressortaient un “sentiment permanent de toute puissance” dans le chef de Jean-Luc Stassen. Ainsi, il est apparu qu’il organisait des “séances de tirs récréatives”, avec ses amis durant les week-ends au sein du banc d’épreuves sans aucune autorisation. Il utilisait des armes de guerre et des munitions qui étaient censées avoir été détruites… Lors d’une perquisition qui a été réalisée au domicile de l’intéressé, trois armes ont été retrouvées.
Deux de ces armes avaient été déclarées comme ayant été détruites et facturées. Il portait également une arme sur lui alors que celle-ci avait été déclarée comme étant détruite et la destruction en avait été facturée. Le tribunal a souligné la gravité des faits dans un secteur hautement à risques. Les intérêts civils ont été réservés.