Frédéric Daerden: "Il faut retourner à l'écoute des citoyens"
Frédéric Daerden est réélu à 91 % à la présidence de la fédération liégeoise du Parti socialiste. Interview.
Publié le 13-03-2023 à 08h34 - Mis à jour le 13-03-2023 à 08h40
Sans surprise, Frédéric Daerden, seul candidat à sa succession, a été réélu à 91 % des voix des militants, rempilant pour quatre années supplémentaires à la tête de la présidence liégeoise du PS. Au total, 2 063 militants se sont exprimés par bulletins de vote sur près de 10 000 affiliés dans les 24 communes de l’arrondissement. S'il s'agissait d'un vote non mobilisateur en raison de l'issue connue, le pourcentage de voix en sa faveur rassure le Herstalien dans son travail réalisé ces deux dernières années. Celui-ci entend poursuivre à faire entrer la plus importante fédération de Wallonie dans une nouvelle ère, à l'image de son nouveau siège moderne quai Sur-Meuse. Interview.
Votre réaction quant à ce résultat ?
20 % de nos militants se sont déplacés pour voter, et parmi ces votants, 91 % de votes sont positifs. Je suis heureux de cette confirmation du rôle que j’occupe depuis deux ans, et à un moment clé puisque l’on va avoir dans les prochains mois une série d’échéances électorales importantes pour les citoyens liégeois.
Quelle sera la méthode employée pour redonner confiance aux électeurs ?
Après une période de coronavirus qui a mis un frein au dialogue, il faut que le parti retourne à l’écoute des citoyens aux quatre coins de notre arrondissement, que l’on soit majoritaire ou faiblement majoritaire. Il faut être l’écoute des besoins et ce dans différents domaines, que ce soit au niveau communal, régional, fédéral ou plus large encore. On sent de la préoccupation au sein de la population par rapport à ce que sera notre avenir. On doit voir comment on peut contribuer à améliorer les choses, mais aussi parler des contraintes qui empêchent d’y arriver du jour au lendemain.
En tant que candidat à la présidence de la Fédération, j’ai participé à 5 réunions de district aux quatre coins de l’arrondissement auxquels 600 personnes au total ont participé. Il y a eu un beau dialogue avec des préoccupations de citoyens, de militants.
La montée du PTB sera-t-il une menace pour le PS liégeois ou plutôt un allié ?
Je n’ai pas de crainte par rapport au PTB. Il a démontré au fil du temps qu’il ne souhaitait pas participer activement à la vie politique, qu’elle soit communale, régionale ou fédérale. J’ai proposé une entente au niveau de la Ville de Herstal mais ils n’ont pas voulu. Or, c’est en étant gestionnaire que l’on peut répondre aux besoins de la population en termes d’emploi, de situation sociale... En réalité, notre stratégie ne doit pas être comment faire pour que le PTB ait plus ou moins de rejet de la population mais comment le Parti socialiste peut aider au mieux la population.
Comment redorer l’image du PS noyé par les affaires ces dernières années, et dernièrement l’affaire Marcourt ?
Un élément fondamental est de travailler dans la transparence et la clarté vis-à-vis des citoyens et des militants. Je n’ai pas à ce stade d’éléments, ni de défense ni qui accablent Jean-Claude Marcourt dans sa fonction de président du Parlement wallon. Si parce qu’il a dû démissionner, il est devenu quelqu’un d’infréquentable qui doit aller pêcher dans le sud de la France… Je pense qu’il a apporté beaucoup de choses à la Région wallonne. La Socofe est une structure publique qu’il connaît bien et je suis convaincu qu’il va apporter comme administrateur beaucoup de choses positives. Une chose est sûre, moins il y aura d’affaires dans le monde politique en général, mieux ce sera car je pense que les citoyens n’ont pas besoin de cela.
Est-ce que donner l’ordre d’engagement du fils d’une échevine sous peine de sanction, comme écrit dans nos colonnes, à Awans est encore admis au PS liégeois ?
J’ai été étonné de lire ça ce samedi matin. Je ne veux pas m’immiscer dans ce dossier, ce n’est pas mon rôle, mais ça ne correspond pas à la bonne gestion publique telle que je l’imagine. Ce n’est pas parce qu’on est fils de, qu’on ne peut pas par définition rien avoir, mais il ne faut pas avoir des avantages quelconques, sous pression.
Vos priorités pour cette législature ?
Au niveau de la fédération de Liège, outre la transparence, c’est d’être à la fois en appui de nos unions socialistes communales, de les aider à être en ordre de marche pour les prochaines élections, dans la proximité avec les citoyens. Et plus que jamais, au-delà des échéances électorales, on doit travailler ensemble avec les fédérations voisines de Verviers et de Huy-Waremme pour avoir la meilleure réponse au besoin des citoyens. On doit avoir une dynamique de réflexion sur les thématiques sociétales. Je me réjouis que l’on ait pu mettre en place le nouveau Gré, lieu où l’on va avec les quatre partis et forces vives, se battre pour le développement de la province de Liège.
L’avenir du PS liégeois c’est quoi ?
C’est de rester le premier parti et de pouvoir porter ainsi les valeurs socialistes, notamment de solidarité, pour les citoyens de l’arrondissement de Liège, en collaboration avec les fédérations voisines et l’ensemble du parti.
Le président réélu annonce déjà une première réunion des instances ce mardi 14 mars « pour impulser une nouvelle dynamique plus participative et plus transparente » au sein de la “Fédé”. Et d'impliquer les militants à revoir l’organisation du 1er mai.