"Murder King": une opération commando contre la malbouffe menée cette nuit à Liège
Diverses affiches faisant la promotion de la “junk food” ont été détournées ce mercredi 1er mars 2023, à Liège.
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Publié le 02-03-2023 à 12h03
Ce mercredi soir, à Liège, des activistes ont détourné des publicités pour des boissons et des aliments ultra-transformés. Cette action vise à dénoncer la responsabilité du marketing agroalimentaire dans le développement de choix malsains chez les enfants et à réclamer l’interdiction de toute publicité pour les produits de mauvaise qualité nutritionnelle.
À l’approche de la journée mondiale de lutte contre l’obésité, le 4 mars, des activistes liégeois ont décidé de mettre en lumière ce problème important de santé publique. Ainsi, lors d’une marche exploratoire dans le quartier d’Outremeuse, diverses affiches faisant la promotion de la “junk food” ont été détournées. On pouvait ainsi lire des slogans aussi explicites que “Murder King”, “Un Max de crasses”, “L’industrie – alimentaire- nous pigeonne”, …
Rappelons à ce titre que l’obésité augmente les risques de maladies cardiovasculaires, de certains cancers, du diabète de type 2 et, comme on l’a vu récemment, est un facteur important de comorbidité en cas de covid. Elle est reconnue comme étant la 5e cause de mortalité dans le monde. L’OMS prévoit même que l’obésité pourrait détrôner le tabagisme comme principal risque de cancer évitable en Europe. Or, en Belgique, 55 % de la population adulte est en surpoids, dont 21 % souffre d’obésité. Des chiffres qui sont en constante évolution.
Interdire comme pour le tabac
Si les causes de l’obésité sont multiples et complexes (génétiques, comportementales, environnementales, …), les études montrent que plus on est jeune et plus le type d’alimentation peut jouer un rôle important. Or, comme le prouve le Conseil Supérieur de la Santé, les enfants sont très influençables par la publicité et cela a des conséquences néfastes à long terme. “Le marketing en profite d’ailleurs pour cibler davantage ce public particulièrement vulnérable et l’exposer à un plus grand nombre de publicités que celles visant les adultes”, explique le collectif. “Non seulement les jeunes ont un impact important sur les achats de leurs parents mais aussi les préférences qu’ils développent dans l’enfance deviennent des habitudes à vie. Il est donc urgent de mettre un terme aux techniques perfides et sophistiquées du secteur publicitaire au service de la malbouffe. Par ailleurs, ces produits malsains le sont souvent tout autant pour bien d’autres raisons (sociales, environnementales…). C’est donc leur conception même qui devrait être remise en cause au-delà de l’aspect marketing.”
En parallèle de cette action, une pétition en ligne est lancée : https://www.leslignesbougent.org/petitions/pour-ameliorer-les-preferences-alimentaires-de-nos-enfants-supprimons-la-publicite-des-produits-ultra-transformes-11549/. Un courrier sera également envoyé aux Ministres de la Santé et à la secrétaire d’État à la Protection des Consommateurs pour leur demander de légiférer en la matière. “Tout comme la publicité pour le tabac a été interdite pour des raisons de santé publique, la question n’est plus de savoir s’il faut interdire la publicité pour les produits de mauvaise qualité nutritionnelle mais bien quand… Et dans l’intérêt général, le plus tôt sera le mieux”.