L'OMS et une ASBL liégeoise s'associent pour améliorer la prise en charge de l'ostéoporose
L'Organisation mondiale de la santé et la Société européenne pour les aspects cliniques et économiques de l'ostéoporose, de l'arthrose et des maladies musculo-squelettiques (ESCEO) se sont associées autour de la prévention de l'ostéoporose et des fractures.
Publié le 24-02-2023 à 12h00
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L'Organisation mondiale de la santé (OMS) et la Société européenne pour les aspects cliniques et économiques de l'ostéoporose, de l'arthrose et des maladies musculo-squelettiques (ESCEO) ont signé jeudi un accord sur l'élaboration, planifiée sur cinq ans, d'une feuille de route afin de renforcer la prévention de l'ostéoporose et des fractures dans le cadre des programmes de santé mondiaux.
L'idée est de plaider en faveur d'une politique de santé globale visant à prévenir les fractures chez les personnes âgées. La maladie continue de ne pas être suffisamment prise en compte dans les programmes de santé, estime le professeur Jean-Yves Reginster, du département des sciences de la santé publique de l'ULiège et président de l'ESCEO.
Au niveau mondial, on estime que 8,9 millions de fractures par an sont induites par l'ostéoporose, précise le Pr. Reginster. Selon des chiffres datant de 2019, 32 millions de personnes en Europe souffrent d'ostéoporose et 29 millions d'hommes et de femmes sont à haut risque. En Belgique, on évalue à plus de 15.000 par an le nombre de fractures de hanche causées par l'ostéoporose.
La feuille de route décidée jeudi prendra forme avec un travail de recherche étendu, dans un but de publications, mettant l'accent sur le fait que l'ostéoporose est l'une des principales causes de la charge mondiale de morbidité.
"Le nombre de lits d'hôpitaux occupés dans nos pays pour des fractures dues à l'ostéoporose est plus grand que celui des lits occupés par des personnes souffrant de cancer du sein", poursuit le Pr Reginster. "Leur coût pour la santé publique est aussi plus élevé que ceux de cette maladie ou des affections coronariennes", dit-il en insistant sur le fait qu'il ne s'agit en aucun cas de minimiser l'importance énorme de ces deux maux.
Il s'agira de recueillir des données sur la prévalence et l'incidence de l'ostéoporose et des fractures au niveau mondial, et d'examiner les données probantes sur les interventions visant à prévenir les fractures chez les personnes âgées, afin de contribuer à l'élaboration de lignes directrices et de mener à la prise de décisions.
De son côté, l'OMS s'est engagée à produire une série de publications sur ces résultats de recherches, ainsi que des recommandations concernant les interventions visant à prévenir les fractures.
"Actuellement, le Centre collaborateur de l'OMS pour l'épidémiologie des maladies musculo-squelettiques et du vieillissement, situé à Liège, est la seule institution qui assiste techniquement l'OMS dans les questions relatives aux affections musculo-squelettiques des personnes âgées, conformément au mandat du directeur général de l'OMS", explique le Pr Reginster. "Les données et les éléments probants que nous fournirons dans le cadre de cette collaboration seront intégrés dans des publications rédigées par l'OMS et seront d'une importance capitale."