Toxicomanie à Liège : le PS et le MR enfin sur la même longueur d’onde ?
L’arrêt de la cour constitutionnelle change la donne… et la prise en charge.
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Publié le 23-02-2023 à 07h45
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Ce n’est un secret pour personne à Liège : la prise en charge des personnes toxicomanes, souvent assimilées aux personnes sans-abri qui déambulent dans le centre-ville, cristallise toutes les critiques. Mais aussi toutes les tensions politiques.
Alors qu’un large "pan" du “grand public” fustige en effet l’inaction des autorités face à la toxicomanie de rue, la vision des partenaires de majorité, PS et MR, divergent de plus en plus au fil des années, les libéraux jugeant l’efficacité de la Salle de consommation à moindre risque (SCMR) peu concluante, du moins au niveau de la toxicomanie de rue qui, ces dernières années, n’a nullement diminué. Effet de centralité d’une grande ville ? Proximité avec Maastricht ? Ou peut-être même effet pervers de la salle attirant plus encore les consommateurs en Cité ardente ? Toutes les hypothèses ont été évoquées.
Mais aujourd’hui, comme en témoigne le dernier échange entre Willy Demeyer, bourgmestre PS de Liège et Diana Nikolic, député MR et cheffe de groupe au conseil, les astres semblent pouvoir s’aligner entre les deux formations politiques à la tête de la ville, sur la question de la toxicomanie ; notamment grâce à ce récent arrêt de la cour constitutionnelle, modifiant la prise en charge des toxicomanes.
Maladie mentale ?
D’aucuns le reconnaissent, le nœud du problème, c’est notamment la législation à l’égard de la prise en charge des personnes considérées comme toxicomanes et le fait que, depuis toujours, une personne interceptée pour des faits de toxicomanie ne peut être hospitalisée contre son gré, même si elle présente une dépendance évidente. Impasse.
Aujourd’hui toutefois, un nouvel arrêté de la cour constitutionnelle devrait permettre d’éviter cette impasse… Comme l’indiquait en détails Willy Demeyer, interrogé par la cheffe de groupe MR, Diana Nikolic, “ce n’est pas la procédure de mise en observation qui a changé mais sa portée”. En résumé, la nouveauté réside dans le fait que les personnes souffrant de problèmes de toxicomanie pourraient être considérées comme souffrant d’une maladie mentale… “définition qui était souvent interprétée de manière extrêmement restrictive”, précise le bourgmestre. Conséquence de l’arrêt dès lors : les toxicomanes pourraient plus “facilement” être hospitalisés, même contre leur gré s’ils étaient considérés comme souffrant d’une maladie mentale.
Lors du dernier conseil communal, c’est précisément ce qui fut mis en avant par la cheffe de groupe libérale qui rappelle que, “depuis une décennie, nous avons tous misé sur la salle de consommation à moindre risque, pour sortir l’usage de la drogue dans l’espace public, pour mieux l’encadrer et pour diminuer le risque qu’il représente pour les consommateurs”. Et de préciser aujourd'hui que le MR “soutient le bourgmestre dans sa volonté de faire évoluer le modèle de la salle de consommation à moindre risque”.
De son côté, Willy Demeyer a donc assuré que, d’ici quelques semaines, lorsque les travaux relatifs à l’exercice budgétaire 2023 seraient terminés, il rencontrerait les différents acteurs impliqués dans la prise en charge de la problématique, qu’ils soient issus de la Ville, de la Police, du Parquet ou des différents hôpitaux liégeois.