Les profs pas contents en province de Liège et s'en souviendront en 2024
Arrêts de travail et rassemblement pourt dénoncer le "passage en force avec un inacceptable décret évaluation et sanction des enseignants"
Publié le 08-02-2023 à 12h18
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Ce jeudi, une action syndicale, en front commun, sera menée en province de Liège dans les écoles fondamentales et secondaires de tous les réseaux.
Elle consistera en de brefs arrêts de travail ou en rassemblements de professeurs dans leur école pour protester contre la volonté du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles de "passer en force avec un inacceptable décret évaluation et sanction des enseignants"
Ainsi, les enseignants sont invités à apposer une affiche dans les salles des professeurs mais aussi à prendre des photos avec le #jemensouviendraien2024! pour diffusion sur les réseaux sociaux et à envoyer un courriel aux députés concernés en CFWB.
Depuis un an, les personnels de l’enseignement sont régulièrement dans la rue et interpellent le gouvernement de la Communauté française de Belgique pour lui signifier, qu'à son estime, sa politique de réforme actuelle est inefficace par rapport aux objectifs poursuivis et qu’elle dégrade aussi bien les conditions de travail des enseignants que les conditions d’apprentissage des enfants.
"Des objectifs louables"
Le front commun syndical réaffirme qu’il partage les objectifs affichés d’une école plus égalitaire, plus inclusive et plus juste, mais que la politique actuelle du gouvernement ne peut rencontrer ces objectifs. Des mesures prises dans le cadre du pacte pour un enseignement d’excellence "ont comme principal effet de diminuer les moyens consacrés directement à l’enseignement c’est-à-dire aux enfants. Une inflation administrative qui dévore temps et énergie ; des demandes de justification du travail effectué qui prennent presqu’autant de temps que le travail lui-même ; une accentuation de la situation de marché scolaire, qui transforme les enseignants en représentants de commerce et oblige les écoles à des dépenses publicitaires toujours plus importantes".
Ainsi, comme l'explique le front commun syndical, "les enseignants refusent d’être considérés comme étant les responsables des mauvais résultats de notre système scolaire. C’est ce même système et en particulier le marché scolaire qui génère l’inégalité, pas les déficiences individuelles ou la mauvaise volonté des travailleurs. La seule solution efficace pour lutter contre les inégalités scolaires et améliorer la réussite de tous est de concentrer un maximum de moyens à la limitation du nombre d’enfants par classe".
Les personnels de l’enseignement refusent catégoriquement toute modification du système d’évaluation de leur travail. Ajouter une évaluation purement managériale à celles déjà existantes n’a aucun intérêt pour la qualité du travail pédagogique, mais servira essentiellement à mettre la pression sur les travailleurs pour qu’ils effectuent bénévolement des tâches liées à la concurrence scolaire.
Les enseignants dénoncent enfin "les mesures d’économie faites ou à faire sur le dos de l’enseignement qualifiant ainsi que la manière dont ces économies doivent être réalisées en confiant en grande partie au marché scolaire le choix des lieux de fermetures d’options. De plus, aucune mesure d’accompagnement n’est actuellement proposée".
"Jusqu’à présent, le gouvernement a fait semblant de nous écouter et a continué dans la même voie sans tenir compte le moins du monde de nos revendications. En conséquence, nous tenons à rappeler aux différents élus des partis qui soutiennent ce gouvernement que leurs mandats prennent fin en 2024 et que les enseignants ont une bonne mémoire…"