Liège: leur fils de 19 ans est mort étouffé à l’hôpital, la famille réclame 340.000€
La famille du jeune homme laissé sans surveillance réclame plus de 340.000 euros.
Publié le 24-01-2023 à 10h02
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L’avocat de la famille de Hans, un jeune homme de 19 ans, décédé alors qu’il était hospitalisé au Centre Hospitaliser Universitaire de Liège pour analyser ses crises d’épilepsie vient de réclamer un total de plus de 340.000 euros devant le tribunal correctionnel de Liège pour l’homicide involontaire de leur enfant. Il y a quelques mois de cela, le tribunal a condamné l’hôpital à une amende de 15.000 euros. Hans était épileptique depuis l’âge de neuf ans.
Le type d’épilepsie qui touchait le jeune homme était résistant à toute forme de médication. Il devait subir une “exploration vidéo EEG” du lundi 18 juin 2012 jusqu’au vendredi 22 juin. Il était hospitalisé au service neurologie. Son lit était en permanence filmé et le son enregistré. Un électroencéphalogramme était également enregistré. La médication a été réduite pour favoriser les crises d’épilepsie.
Le 20 juin, Hans a été retrouvé mort dans son lit. Hans est décédé le mardi soir peu avant minuit. Alors qu’il était censé être sous surveillance constante, le décès n’a été constaté que sept heures plus tard ! “Il n’y avait donc, en réalité, durant la nuit, aucune surveillance de ce patient pourtant à risques”, a souligné le tribunal. “Il n’y avait aucune précaution (ne serait-ce que les oreillers anti-étouffement par exemple), aucun suivi des images de “vidéo surveillance”, cette vidéo n’ayant en fait rien d’une surveillance, mais constituant seulement une vidéo sans particularité, ni même un passage régulier dans la chambre”, a relevé le tribunal. La juge a estimé que le CHU avait “manqué de prévoyance et de vigilance dans l’organisation de son système de surveillance des patients vidéo-EEG et plus particulièrement du patient Hans X.”
On a déconseillé à la maman de dormir sur place
Toute la famille a été bouleversée par ces faits. D’autant que la maman du jeune homme avait demandé à pouvoir passer la nuit à l’hôpital auprès de son fils et que cela lui a été déconseillé. “On lui a dit qu’il serait sous surveillance alors qu’il n’a jamais été surveillé”, a souligné Me Evrard, avocat des parties civiles. “Ils essayent de faire leur deuil comme ils peuvent. Leur vie n’a plus de sens. Ils doivent continuer à vivre pour le petit frère qui reste.”
L’avocat a demandé au tribunal d’accorder un dommage qui tienne compte de la durée du dommage et pas forfaitaire. Il a demandé une somme de 103.000 euros pour le papa et de 113.000 euros pour la maman. Il a plaidé une somme de 54.000 euros pour le frère de 32.000 euros pour le grand-père et de 38.000 euros pour la grand-mère de Hans. Du côté de l’assurance du CHU, Me Dubuisson a demandé la réduction des sommes. “L’assurance s’étonne que l’on réclame un dommage qui correspond à une personne blessée qui garde une incapacité de 20 pour cent. Posez-vous la question Mme le juge, si on vous donne le choix entre vivre jusqu’à la fin de votre vie avec 20 pour cent d’incapacité ou la perte de votre enfant ? En ce qui me concerne, je n’ai pas à réfléchir longtemps. Je sais exactement que je préférais vivre avec 20 pour cent d’incapacité”, a terminé Me Evrard. Le tribunal rendra sa décision en février prochain.